Nicolas Sarkozy reprend du poil de la bête. Il était jusqu'ici largement distancé par Alain Juppé, mais le patron des Républicains regagne dix points au sein même de son électorat selon un sondage BVA pour Orange et iTélé publié samedi 28 mai. Cela s'explique assez facilement. L'électorat de droite est exaspéré par la gestion du conflit sur la loi Travail par François Hollande et Manuel Valls. Les sympathisants de droite ne supportent plus de voir la CGT faire la pluie et le beau temps.
Dans le même temps, vous avez un Nicolas Sarkozy qui se déploie dans la presse, sur les plateaux télé et radio, en relayant la colère de son électorat (en oubliant au passage qu'il a vécu les mêmes blocages en 2010 lors de la réforme des retraites). Vous avez un Nicolas Sarkozy qui parle d'"anarchie", qui clive et qui s'oppose, tandis qu'Alain Juppé fait preuve de plus de retenue, presque de timidité. Du coup c'est Nicolas Sarkozy qui tire bénéfice de sa démonstration d'autorité. C'est lui qui incarne l'ordre.
Est-ce à dire que tout n'est pas perdu pour Nicolas Sarkozy ? Vous savez bien qu'en politique il ne faut jamais enterrer personne (nous sommes en France, tout de même !). Souvenez-vous de la dernière année du mandat de Nicolas Sarkozy, souvenez-vous de la campagne de 2012 : les sondages prédisaient que le président sortant serait assez largement battu par François Hollande. Il y a eu quand jusqu'à vingt points d'écart entre eux. Au final c'était plus serré que prévu. Nicolas Sarkozy n'a pas été écrabouillé. Nicolas Sarkozy n'aime rien moins que faire campagne. Il a un instinct de bête politique quand il s'agit de conquérir le pouvoir.
Cela dit, attention, parce que ces sondages qui montrent un resserrement entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé (il y a en a eu un autre la semaine dernière) c'est plutôt un avertissement pour le maire de Bordeaux qu'un encouragement pour l'ancien chef de l'État. Ce que disent ces sondages, c'est : oui Alain Juppé est plus sage, plus mesuré, il a de l'expérience et il est sérieux, mais s'il veut faire la différence, il doit se faire entendre, il faut qu'il entre en campagne, qu'il prenne des risques, qu'il ne se contente pas de surfer sur les enquêtes d'opinion. L'électorat de droite a besoin de messages clairs, explicites. Et lorsqu'ils le sont, il les valide.
Rien n'est donc joué pour les primaires de novembre. Tout peut se passer. Le favori d'aujourd'hui n'est pas forcement le vainqueur de demain. Il reste encore cinq mois et demi. Par ailleurs, en dehors des sondages concernant la primaire, il y a les sondages sur la présidentielle. Là les Français - et non plus seulement les sympathisants de droite - rejettent massivement Nicolas Sarkozy : 73% sont même hostiles à sa candidature, selon l'institut Viavoice.
Plus on va se rapprocher de la primaire, plus les électeurs de la droite vont regarder l'ensemble du paysage. Ils vont regarder qui a le plus de chance de gagner à la présidentielle de 2017. Et ça, pour l'instant, c'est le principal handicap de Nicolas Sarkozy.
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