Ils ne voulaient pas reculer. Les frondeurs sont en
guerre contre leur propre gouvernement. Le vote de la loi Travail s'est soldé par
l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution. Manuel Valls a expliqué devant les députés de l'Assemblée
nationale et, plus tard, au 20 heures de TF1, que "oui, il y avait un
problème de majorité, parce que les contraires se rencontraient. Ceux qui
veulent s'en prendre à notre modèle social, du côté de la droite qui veulent
supprimer des dizaines de milliers de postes, de fonctionnaires, mettre en
cause le rôle des corps intermédiaires, c'est-à-dire le rôle des syndicats ou
ceux qui pensent qu'il faut rester à ce qui existait jusqu'à maintenant".
Le Premier ministre a confié que ça lui faisait "mal au cœur d'avoir à utiliser ce type d'instrument, mais je ne le fais pas pour
passer en force mais tout simplement parce que je pense que ce texte est utile". L'utilisation du 49.3 a débouché sur la menace du dépôt d'une motion de
censure. Le chef de file des frondeurs, Christian Paul, assure alors, ce mercredi 11 mai, que les députés PS cherchaient "par tous les moyens" à
déposer une motion de censure "des gauches et des écologistes". Un
autre frondeur, Laurent Baumel, considère qu'il est "possible" de
"réunir les 58 signatures" nécessaire pour déposer la mention de
censure. Pour seulement deux voix, la motion de censure ne sera finalement pas
déposée.
Christian Paul siège à l'Assemblée nationale en tant que
député de la Nièvre et cela depuis 1997. Son action politique a pris un nouveau
tournant en avril 2014, lorsqu'il prend librement position contre les mesures
prônées par Manuel Valls. En février dernier, le député n'hésitait pas à viser
directement le Premier ministre. "Il y a une sorte d'OPA sur le PS. Eh
bien, c'est terminé (…) Je pense à l'OPA du Premier ministre qui a profondément
détourné la gauche de ces engagements, de ce qui est utile pour la France. Dans le PS, il n'y a pas de majorité pour cette politique", expliquait-il dans
les colonnes du Parisien.
Il a fermement pris position sur la révision constitutionnelle et contre la déchéance de nationalité. Au micro de RTL, il assurait que "ceux qui oublient leurs valeurs perdront leur honneur. Je crois qu'aujourd'hui personne ne peut défendre la déchéance de nationalité au nom de l'efficacité. C'est une mesure symbolique. Elle n'atteint pas les terroristes. Qui peut penser un instant qu'un kamikaze puisse être dissuadé par la déchéance de nationalité ? Ce qu'il y a de plus grave, c'est que des millions de français bi-nationaux se sentent humiliés par cette mesure. Si le gouvernement va au bout de cette proposition, il y aura au sein de la gauche une fêlure irréversible".
Concernant la loi Travail, le député jugeait "plusieurs points inacceptables". "Si nous ne parvenons pas à purger le texte de ces articles régressifs pour les Français, nous ne la voterons pas", assurait-il. L'ancien maire de Lormes a ainsi tenté une énième opposition face à son gouvernement, en voulant présenter une motion de censure distincte de celle de la droite.
Le député Christophe Caresche explique à RTL.fr que "si les députés socialistes votent une motion de censure à l'égard du gouvernement, ils devront être exclus du parti. Ce n'est pas une menace mais une conséquence logique et naturelle". Il qualifie cette mesure de "théâtrale" : "Ils sont obligés de faire comme s'ils allaient faire tomber le gouvernement, mais ils ne le feront pas (...) On ne peut pas être dans la majorité et vouloir la renverser. L'utilisation du 49.3 signifie que le gouvernement implique la responsabilité de la majorité. Si les députés socialistes ne s'y soumettent pas, c'est qu'ils ne sont plus dans la majorité".
Personne ne veut franchir la ligne rouge
Elyse Perusseau, conseillère presse de Bruno Le Roux au sein du groupe socialiste à l'Assemblée nationale
Selon le député, le dépôt d'une motion de censure pourrait aboutir à une "crise de régime". "Si le gouvernement tombe, cela peut entraîner une dissolution du gouvernement ou la démission de François Hollande", ajoute-t-il. Même son de cloche du côté de Bruno Le Roux. Elyse Perusseau, conseillère presse de Bruno Le Roux au sein du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, explique que "personne ne veut franchir la ligne rouge. Ce serait du jamais-vu", explique-t-elle à RTL.fr.
Mais selon Christian Paul, le fait qu'il n'ait pas pu déposer une motion de censure, n'est pas un échec. Sur Twitter, il explique qu'"en réponse au coup de force sur la loi Travail, 56 signatures de toutes les formations de gauche et écologiste" ont été rassemblées.
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