Ce n'est pas très rapide. Et surtout on a senti Elisabeth Borne très démunie. Mardi 6 février à 15 heures, la ministre des Transports a fait un tweet dans lequel elle appelle les automobilistes à "s'informer" avant leur départ et à "conduire avec la plus grande prudence".
Si c'est un message pour anticiper la journée, 15 heures c'est un peu tard. Et si c'est un message pour anticiper le retour à la maison en fin de journée, 15 heures c'est trop tard.
Vous me direz, la Préfecture de police de Paris a envoyé un message vers 14 heures pour appeler les automobilistes à "anticiper leurs déplacements". Mais de quelle anticipation parle-t-on lorsque vous vous retrouvez à ne plus pouvoir rouler ni en voiture, ni en train, ni en bus ?
Les gouvernements passent, et la neige reste un problème. Souvenez-vous de 2010, il tombe entre 8 et 15 centimètres de neige. On est début décembre.
Brice Hortefeux, le ministre de l'Intérieur de l'époque, veut rassurer tout le monde : "Il y a des difficultés, dit-il, mais ce n'est pas la pagaille". Non ! Il y a seulement 8.000 personnes bloquées et refugiées dans des centres d'hébergement, Roissy annule une partie de ses vols, et le trafic aérien finit par être paralysé.
Non, ce n'est pas la pagaille. C'est la panique ! Et Brice Hortefeux nous explique qu'on a dû faire face à un "phénomène météo sans précédent depuis 1987". C'est toujours cette explication qui est donné : c'est un phénomène exceptionnel.
Sauf qu'en 2003, des milliers d'automobilistes ont dû passer la nuit dans leur voiture. En 2010, il l'a lui-même vécu. Et en mars 2013, rebelote ! Cette fois, le ministre de l'Intérieur s'appelle Manuel Valls, et le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier. Là aussi, il y a un "certain" retard à l'allumage, alors que des milliers de personnes ont passé la nuit dans des trains ou dans leurs véhicules.
Le gouvernement n'a donné de ses nouvelles qu'à 10 heures du matin. Et vous voulez rire ? Le communiqué envoyé par la SNCF à 8h30 : "Ne prenez pas le train". Ça, c'est ce que l'on appelle être prévoyant !
Pourtant, on est surinformé. Les chutes de neige sont annoncées bien en amont et, ô miracle, elles tombent au moment où elles sont prévues. On n'est pas pris par surprise, mais le piège finit toujours pas se refermer.
Ce n'est pas parce qu'on est mal équipé - la France a le matériel qu'il faut et les agents qu'il faut -, mais c'est parce qu'on ne sait pas communiquer. On ne sait pas dire : "Il va neiger et ça va être très compliqué, parce qu'au-delà de 5 centimètres de neige le sel ne sert à rien".
On ne sait pas dire : "Attention, on anticipe un grand désordre, vous risquez de vous retrouver dans une situation de paralysie, nous allons sans doute être contraint de fermer telle route, tel axe et les TGV devront rouler au ralenti pour telle raison, et si la situation se dégrade les avions ne pourront plus décoller".
On ne sait pas faire ça. Pour ça, il faut aller dans les médias, il faut diffuser des messages sur l'autoroute, aux abribus, partout ! Au lieu de ça, on reste dans un flou artistique : "Il va neiger, soyez prudent, anticiper vos déplacements". C'est un peu court pour un feuilleton qui revient tous les quatre ans en moyenne.
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