François Hollande s'est rendu mardi 7 février au chevet de Théo à l'hôpital d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Le jeune homme de 22 ans a été victime d'un viol présumé lors d'une arrestation brutale, le 2 février. L'ensemble de la classe politique a dénoncé cette agression (seule Marine Le Pen dit vouloir "attendre que la justice passe", expliquant que par principe elle se situe d'abord du côté des policiers). Une union sacrée pas vraiment surprenante. En même temps, il n'y a pas photo. Ou plutôt, pour faire un mauvais jeu de mots, il y a vidéo. Les images parlent d'elles-mêmes. Ce qu'ont commis ces policiers, c'est un acte barbare, sauvage. Le fait qu'ils portent un uniforme est un facteur aggravant.
Le premier à avoir manifesté sa colère contre ces quatre policiers est d'ailleurs Bruno Beschizza, le maire d'Aulnay, étiqueté Les Républicains. il n'est pas suspect d'être un soutien des voyous de banlieue : c'est un ancien CRS, ancien syndicaliste policier, proche de Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas un homme qui achète la paix civile, il dit juste ce qu'il pense. Évidemment, le fait que la victime ne soit pas un multi-récidiviste, qu'il appelle à la paix, tout cela suscite plutôt la sympathie au-delà même ce qu'on lui a fait subir.
Maintenant soyons clair. Ce n'est parce qu'il y a quatre brebis galeuses chez les policiers que tous les policiers sont tous des voyous. De la même manière, ce n'est pas parce qu'un acte odieux a été commis que cela autorise à brûler des voitures.
Comment expliquer cette unanimité dans la classe politique ? C'est simple : une explosion en banlieue, ça ne sert personne. Le chef de l'État, qui s'est rendu à Aulnay dans l'indifférence quasi-générale, n'a pas envie de terminer son quinquennat avec un soulèvement dans les banlieues, lui qui avait fait de la jeunesse la priorité de son quinquennat.
Les quartiers, c'est un très mauvais souvenir pour les politiques. Ils savent que ça peut s'enflammer très vite. Quand le feu a pris, il est difficile de l'éteindre. Personne n'a oublié les émeutes de 2005, l'état d'urgence décrété par Dominique de Villepin. Personne n'a oublié où cela pouvait finir. Donc personne n'a envie que ça recommence.
Les quartiers, c'est quand même un enjeu électoral, traditionnellement plus pour la gauche que pour la droite. C'est un électorat volatil : des gens qui votent assez peu dans l'ensemble, mais qui peuvent faire la différence. Souvenez-vous en 2007 : Ségolène Royal avait beaucoup investi les quartiers, Nicolas Sarkozy avait beaucoup joué son incarnation de l'ordre dans les banlieues. Voilà pourquoi à moins de 80 jours de l'élection présidentielle, l'urgence c'est d'éteindre ce feu, de faire en sorte que la pression retombe.
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