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Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, le 30 mai 2017
Crédit : Frederic Bukajlo / Sipa Press / RTL
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Il avait promis de "s'attacher aux problèmes concrets" et de "donner la liberté aux acteurs" de l'Éducation nationale. Le nouveau ministre de l'Éducation nationale a détaillé mardi 30 mai au micro de RTL les diverses réformes et autres ajustements prévus pour la rentrée de l'année scolaire 2017-2018. Avec un credo : réduire au maximum les inégalités engendrées et subies par le système scolaire, sans recourir à un nivellement par le bas.
"Il y a une série de choses qui ne fonctionnent pas bien. Ma philosophie, c'est de tirer l'ensemble du système vers le haut. S'il y a des inégalités, c'est qu'on ne sait pas suffisamment personnaliser les parcours. Au XXIe siècle, on doit avoir une école capable d'emmener chaque enfant au meilleur de lui-même", explique Jean-Michel Blanquer.
La prochaine rentrée pourrait s'accompagner d'un retour des études dirigées après les cours. Cette réflexion, qui se porte d'abord sur le collège mais pourrait aussi s'étendre "dans le futur" à l'école primaire, n'a pas pour but de supprimer le principe des devoirs à la maison. Il s'agirait d'un substitut optionnel, afin d'aider les élèves pouvant observer des difficultés à travailler convenablement chez eux.
Jean-Michel Blanquer détaille sa proposition : "Oui, les devoirs, c'est important. On a besoin de faire des exercices, d'apprendre des choses par cœur... Bref, d'avoir un travail individuel autonome. Mais en même temps, on peut développer les inégalités entre les familles, car les conditions ne sont pas les mêmes, et empoisonner la vie de famille avec les devoirs le dimanche soir, etc. Pour résoudre ce paradoxe, l'idée c'est de faire les devoirs à l'école, au collège. Ce serait volontaire, une possibilité offerte aux familles qui serait faite de façon adaptée dans chaque établissement".
Ces sessions pourraient être tenues par les professeurs, "au coeur de ce dispositif" par le biais d'heures supplémentaires, ou par exemple des "assistants d'éducation". Des "associations" déjà efficaces dans ce domaine pourraient être mises à contribution. "Il faut labelliser ces associations, parce qu'il y a de tout en la matière", précise Jean-Michel Blanquer, désireux de mettre au point une "vraie politique nationale du soutien scolaire, mais adaptée à chaque endroit".
En 2014, un décret a rendu les redoublements exceptionnels et difficiles à négocier. Il pourrait être abrogé. "Ça fait partie des choses qui sont sur ma table. (...) Je convoite ce sujet comme tous les autres de façon pragmatique", déclare Jean-Michel Blanquer loin d'être réfractaire au principe. "Parfois le redoublement peut être une solution, mais ça doit être le cas le moins souvent possible. Ce qui est très important, surtout, c'est de l'aide personnalisée pendant l'année pour justement éviter le redoublement. Mais ça ne sert à rien de se voiler la face quand il y a un problème et que le redoublement peut être utile".
Jean-Michel Blanquer veut donner plus d'autonomie aux établissements scolaires dans leur approche pédagogique et donner "de la force" et de la "capacité" aux acteurs locaux : "Il y a différentes façons de pratiquer l'autonomie. Vous pouvez avoir des collèges qui profitent déjà d'une certaine autonomie en proposant des expérimentations et des manières de faire bien à eux. C'est ce genre de choses que je veux encourager : faire sentir à l'ensemble du système éducatif que l’institution n'est pas une chape de plomb".
Le ministre se veut toutefois rassurant sur le risque de renforcer des inégalités à cause de l'autonomie, considérant que cette dernière est justement au service de "la lutte contre les inégalités". "Quand un collège réussit à faire plus qu'un autre, ce n'est jamais un problème. C'est quand il fait moins qu'un autre, que c'est un problème", juge-t-il.
Ainsi, si le système central veillera à garder un certain contrôle, elle n'hésitera pas à favoriser les initiatives pertinentes. Il prend en exemple la possibilité de réaliser dans une classe de 6e un certain "approfondissement culturel", pouvant par exemple se porter sur les langues anciennes ou la géographie. "Non seulement l'institution ne va pas vous empêcher de le faire, mais va vous aider à le faire", assure-t-il.
Le grand chantier c'est le dédoublement des classes en CP, dans les zones prioritaires, afin que les effectifs soient réduits à 12 élèves. Le dispositif doit s'appuyer sur des redéploiements d'enseignants mais aussi les 4.000 créations de postes prévues par le gouvernement précédent.
"Le dédoublement en cours préparatoire, à six ans, est quelque chose qui a fait ses preuves, affirme Jean-Michel Blanquer. Des études le démontrent. C'est ce qui va nous permettre de lutter à la racine contre la difficulté scolaire dans les endroits les plus défavorisés. Nous mettrons des dispositifs d'évaluation au bout d'un an, pour savoir si ce que nous faisons marche. Nous saurons, dans le futur, infléchir ou avancer en fonction des résultats".
Un travail d'enquête avec les académies rendent "très optimiste" le ministre sur la faisabilité du projet. Certaines écoles primaires, par manque de place, ne seront néanmoins pas en mesure de répondre aux attentes : "Nous ne réussirons pas à 100% sur le plan du dédoublement physique des classes, mais nous le ferons dans la très grande majorité des cas".
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