Depuis le discours de François Hollande devant le Congrès le 16 novembre, l'idée de déchoir de leur nationalité les binationaux nés Français et condamnés pour terrorisme divise, jusqu'aux proches de François Hollande. Dimanche 27 décembre, c'est au tour de Julien Dray de dénoncer cette mesure qui risque selon lui de créer une "rupture avec la gauche militante".
"Cette mesure me semble ouvrir une polémique et des divisions inutiles dans le moment actuel", a ajouté le conseiller régional d'Île-de-France. D'autant que pour le fondateur de SOS-Racisme, "tout le monde sait qu’elle n’est d’aucune efficacité, même symbolique, contre le terrorisme", dit-il dans le Journal du Dimanche (JDD).
Au-delà des querelles au sein de la gauche, il pointe un risque pour les démocraties, qui doivent "toujours rester elles-mêmes et se garder de légiférer à chaud" face au terrorisme. La mesure a été annoncée trois jours après les attentats de Paris et Saint-Denis qui ont fait 130 morts et de nombreux blessés. "Une démocratie adulte, c’est une démocratie où l’on sait se rendre compte à temps qu’une décision est une fausse bonne idée, et qu’elle va créer plus de problèmes qu’apporter de solutions", dit-il encore.
L'ex-ministre Benoît Hamon, porte-voix de l'aile gauche du PS, a annoncé pour sa part dans le JDD, qu'il votera contre cette proposition, "que ce soit par référendum ou au Congrès". "Ma conscience m’indique que nous cédons sur l’essentiel, sur ce qui faisait la force de la République française, son message universel, affirmer l’égalité des citoyens quelle que soit leur origine". Benoît Hamon craint que la mesure provoque "un schisme dans le peuple de gauche mais aussi dans la communauté nationale", avec une division au sein des citoyens français de naissance, entre ceux qui sont binationaux et ceux qui ne le sont pas.
Ma conscience m’indique que nous cédons sur l’essentiel, sur ce qui faisait la force de la République française, son message universel, affirmer l’égalité des citoyens quelle que soit leur origine.
Benoît Hamon
D'autres membres du PS se sont positionnés contre. L'un des vice-présidents du Conseil départemental de la Gironde, Jean-Marie Darmian, a annoncé qu'il se mettait "en retrait" du parti, à la suite du maintien de la déchéance de nationalité dans le projet de révision de la Constitution. La maire de Lille, Martine Aubry, a dénoncé jeudi 24 décembre "une remise en cause du droit du sol" et une idée "portée depuis longtemps par le Front national".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte