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Des migrants en Méditerranée, le 5 septembre 2015 (illustration).
Crédit : AFP
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Journée cruciale pour le sort des réfugiés dans l'Union européenne. Ce lundi 7 mars à Bruxelles, un sommet Union européenne-Turquie va s'interroger sur les moyens d'endiguer l'afflux historique de réfugiés. La Turquie se dit prête à contenir les migrants sur son territoire et espère, en contrepartie, achever son processus d'intégration à l'Union européenne. Pour Dorothée Schmid, spécialiste des relations européennes en Méditerranée et au Moyen-Orient à l'Institut français des relations internationales (IFRI), cet échange de bons procédés est illusoire.
"Difficile pour l'Union européenne de faire pression sur la Turquie", estime Dorothée Schmid. "Nous sommes dans un marché de dupes, avec des Turcs qui ont, sur leur territoire, entre deux et trois millions de réfugiés syriens (...) et les Européens qui n'ont pas grand chose à offrir aux Turcs en échange de cette mission de retenir les migrants", dépeint la spécialiste.
Le gouvernement turc explique qu'il va obtenir la levée des visas Schengen pour les citoyens turcs à l'automne prochain.
Dorothée Schmid, spécialiste des relations entre l'Europe et la Turquie
Si les deux pays ont un intérêt à trouver un accord, l'atteindre semble être une mission impossible. "Le dialogue entre la Turquie et l'Union européenne ne fonctionne pas depuis déjà très longtemps, rappelle Dorothée Schmid. La Turquie est dans une procédure d'adhésion avec l'UE qui est bloquée depuis 10 ans". Le marchandage politique qu'essaie l'Union européenne avec la Turquie, à savoir "motiver les Turcs en leur disant qu'on va accélérer la procédure d'adhésion", est pour l'experte un écran de fumée, car retenir les migrants ne permettra pas à la Turquie de voir s'accélérer ses démarches d'adhésion à l'UE.
Au sein de la Turquie, la situation n'est pas davantage propice à tenir la promesse d'une rétention migratoire. "Aujourd'hui, ce qui importe à Recep Tayyip Erdogan (le président turc, ndlr) c'est d'obtenir des victoires symboliques vis-à-vis des Européens. Le gouvernement turc explique sans cesse qu'il va obtenir la levée des visas Schengen pour les citoyens turcs à l'automne prochain", illustre Dorothée Schmid.
L'autre problème est d'ordre pratique : "Il s'agit de savoir si la Turquie est capable de retenir ces réfugiés", poursuit la directrice de recherches. Actuellement, une mission d'observation de l'OTAN se déroule en mer Égée pour aider les autorités turques à surveiller les passeurs. Ceux-ci sont "en grande majorité Turcs" rappelle Dorothée Schmid, "résultat d'une dérive mafieuse de toute l'économie du littoral de la Turquie".
L'Union européenne sait que la Turquie est en proie à de graves attentats depuis l'année dernière, à l'image de celui qui a frappé Ankara le mois dernier. La Turquie reste "un pays extrêmement fragile et qui souffre de la dérive d'extrême personnalisation et de la dérive autoritaire de son président", résume Dorothée Schmid. Pour celle-ci, le pays est pour l'heure incapable de mener une diplomatie qui fonctionne.
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