Il y a comme un air de campagne. Enfin, il n'y a pas que l'air d'ailleurs : tout est bien millimétré, tout est ciblé, comme cette visite jeudi 4 juin - annoncée au dernier moment - dans les Bouches-du-Rhône aux anciens salariés de Fralib, qui ont repris leur entreprise sous forme de société coopérative de production (Scop).
Mais il n'y a pas que ça. À partir de la fin de la semaine prochaine, le Président va enchaîner déplacements sur déplacements. Tous les jours, ou presque, une visite : du congrès de la Mutualité, à Vinexpo en passant par le Mont-Valérien. François Hollande est en campagne, même si il ne peut pas le dire. S'il a beau se retrancher derrière l'idée que les Français ont toujours une curiosité à voir le Président et que le candidat, ils s'en moquent, c'est quand même bien le Président-candidat qui a décidé de sillonner le pays.
Sauf que les chiffres du chômage viennent terriblement percuter cette "pré-campagne". C'est sûr que tenter de justifier sur le terrain, la politique que l'on mène, sans aucun résultat, c'est un peu comme prêcher dans le désert. Le chômage c'est son boulet. Il le sait, il le répète : "Si le chômage ne baisse pas, je ne pourrai pas me représenter". Il l'affirme en privé : "Je ne pourrai pas dire que ce n'est pas de ma faute, que c'est à cause de la crise ou des mesures qui ne vont pas assez vite".
Il le sait, et il le voit dans les sondages. Certains lui accordent deux points de plus en ce moment ; d'autres, six points de moins. Sa popularité reste extrêmement fragile.
Mais aussi étrange que cela puisse paraître, François Hollande y croit quand même. Il a confiance en lui, même si il a semé la confusion en expliquant que la "reprise était là" (alors que les chiffres du chômage venaient le contredire), même s'il a assuré droit dans ses bottes que le pays ne devrait son salut qu'au CICE et au "pacte de responsabilité" (on voit où on en est).
Il sait que son bilan ne plaide pas pour lui. Il sait aussi qu'il lui est difficile, voire impossible, d'être audible. Mais comme il y a toujours quelque part dans sa tête l'idée que la politique est d'abord une question d'opportunité, il préfère descendre dans l'arène, aller sur le terrain et rencontrer les Français.
N'est-ce pas trop tôt ? Cela peut même agacer ? François Hollande estime qu'il faut saisir tous les moments. Il pense qu'il a une fenêtre de tir. Comme il le dit : "Je n'ai pas pu m'exprimer pendant les départementales en mars". À partir de septembre, ce sera la campagne des régionales. Donc c'est maintenant. Il a un mois et demi pour labourer le terrain et pour tenter de montrer le Président qu'il a envie d'être.
C'est pour cela qu'il accélère. D'autant qu'il a tout fait pour que le congrès du PS, qui a lieu ce week-end à Poitiers, ne fasse pas de vague.
Sa visite chez les anciens de Fralib ressemble en tous points à celle qu'il a effectué il y a quinze jours à Carcassonne chez les anciens de Pilpa. On voit bien que l'accent est mis sur les déplacements "ouvriers".
"Il faut qu'on mobilise notre propre camp. C'est pour ça qu'il faut être offensif dès maintenant, qu'il faut envoyer des éléments symboliques. Ce qui fait revenir l'électorat ce sont les symboles" : c'est ce qu'explique un conseiller du Président
On a bien compris que le Président était sur le terrain pour envoyer des signaux et des symboles. Sauf que son électorat qui l'a rejeté et les Français qui se sont détournés, se fichent bien des symboles. Ce qu'ils attendent, ce sont des résultats.
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