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Régionales 2015 : "Marine Le Pen a besoin de faire un coup", décrypte Alba Ventura
REPLAY / ÉDITO - Après toutes les secousses vécues au sein de la famille Le Pen, la présidente du Front national a besoin de passer à autre chose. Quoi de mieux qu'un nouveau combat électoral à la rentrée ?
Alba Ventura
Crédit : Alba Ventura
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Comme RTL vous le révélait lundi 1er juin, Marine Le Pen est sur le point d'annoncer sa candidature pour les prochaines régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La présidente du Front national a largement les cartes en main.
Il n'y a pas de figure frontiste qui s'impose aujourd'hui dans cette région. Il y a deux candidats, un Nordiste et un Picard, un pro Jean-Marie le Pen, l'autre pro Marine le Pen. On imagine qu'au FN, on a moyennement envie de revivre le clash père-fille à travers ces élections. Sans compter qu'en terme de notoriété on est loin du compte.
Elle craignait d'être coincée entre deux campagnes
Si on ne peut pas vraiment dire que Marine Le Pen est la régionale de l'étape, elle a, depuis dix ans, fait d'Hénin-Beaumont, cette commune ouvrière du Pas-de-Calais, son fief. Même si elle n'est ni nordiste, ni picarde, ni vraiment calaisienne, elle est "mariniste", et c'est ce qui l'emporte.
Ce qui compte aussi, ce sont les scores que le FN réalise dans cette région. Aux européennes l'année dernière, le FN était dix point devant l'UMP-UDI. Cela s'est un peu resserré aux départementales de mars dernier (quatre points devant). On sait que la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie sera une de celles qui seront le plus observées, le plus scrutées lors des régionales. C'est là où le FN a le plus de chance de l'emporter.
Il y a un mois et demi, on aurait presque signé sur son renoncement
Alba Ventura
Mais Marine Le Pen a-t-elle vraiment l'envie ? C'est un peu le problème. Elle a beaucoup tergiversé. Elle a changé d'avis au moins dix fois. C'est sans doute pour cela qu'elle entretient ce vrai-faux suspense. Il y a un mois et demi, on aurait presque signé sur son renoncement. À ce moment-là, on était en plein dans les affaires de la famille Le Pen. Elle confiait qu'aux régionales, la personnalité et la notoriété comptaient moins qu'aux municipales ou qu'aux départementales.
Elle craignait aussi d'être coincée entre deux campagnes, celles des régionales et la présidentielle. Elle voulait d'ailleurs préparer de manière approfondie le rendez-vous de 2017. Elle voulait partir à l'étranger, activer ses réseaux, ce qu'une campagne pour les régionales l'empêchait de faire.
Elle avait même plus ou moins expliqué dans la presse régionale que "ce n'était pas son combat". Il y a un mois et demi, à l'entendre, elle avait toute les bonnes raisons de ne pas y aller.
Marine contre tous
En fait, Marine Le Pen a besoin de refaire un combat. Son parti a tellement été secoué, tellement fracturé ces dernières semaines, qu'il faut qu'elle revienne rapidement sur le devant de la scène. Elle ne peut pas donner le sentiment qu'elle déserte. D'autant que sa nièce, Marion, a repris le flambeau dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Nicolas Sarkozy, qui n'a aucun doute sur sa candidature en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, déjà prévu d'aller faire campagne sur place avec son candidat, son ancien ministre Xavier Bertrand. Ce dernier va mener campagne sous la bannière Républicains, centristes de l'UDI et société civile. Pour lui, Marine le Pen prend plus de risque à ne pas y aller. "J'ai beau être derrière elle sur le papier aujourd'hui, si elle n'y va pas, c'est moi qui gagne".
Marine Le Pen ne peut pas donner le sentiment qu'elle déserte
Alba Ventura
Si Marine Le Pen perd, elle pourra dire que c'est à cause des alliances, que tout le monde s'est liguée contre elle. Ce sera elle contre tous.
Si elle gagne, elle sortira renforcée pour la bataille présidentielle (même si c'est toujours un drôle de message que l'on envoie aux électeurs). Elle n'a pas le choix. Elle a besoin de faire un coup.
