Des sifflets pour Alain Juppé et pour François Fillon au congrès des "Républicains". Ce devait être la célébration de la famille rassemblée et unie. Mais le ripolinage de façade ne fait pas tout. Les divisions et les rivalités sont toujours là.
Vous pouvez bien vous échiner à crier sur tous les toits "rassemblement" et "unité", les ténors peuvent bien donner le change dans leurs discours, ou faire plus ou moins semblant de s'embrasser sur la bouche, ils sont en compétition? Et ça déteint sur les militants.
Chez les militants, il y en a parfois quelques-uns qui se comportent comme des supporteurs de foot, qui ne viennent que pour siffler l'adversaire. Vous avez toujours un petit groupe radicalisé qui vient pour la "castagne". Ça s'est déjà produit il y a six mois à Bordeaux. Alain Juppé s'en souvient très bien. Être chahuté dans son fief, ça ne s'oublie pas. La bronca avait été organisée par les fans de Nicolas Sarkozy. C'était peut-être les mêmes.
En tout cas, on a vu qu'Alain Juppé n'était pas décidé à se laisser faire. Il a parlé de quelques militants "hystériques", du "risque de sectarisme" chez certains. Pourtant Alain Juppé avait bien pris soin de ne pas prononcer le nom de François Bayrou. En fin de compte, ces sifflets sont surtout venus nous rappeler que le "rassemblement" à l'UMP ou chez les Républicains, ça ne tient pas une journée.
83% des militants ont dit "oui" au nouveau nom du parti. Un succès pour Nicolas Sarkozy ? Ne nous emballons pas ! Ce sont 83% des 46% qui ont voté. Autrement dit, ceux qui aiment Nicolas Sarkozy ont pris le train des "Républicains". Les autres sont restés sur le quai (ou à la maison).
Si ce congrès avait pour objet de faire la démonstration de la force et de l'unité, il faudra repasser.
Alba Ventura
D'ailleurs, les 20.000 militants que l'on nous avait annoncé ce week-end Porte de la Villette, ils n'étaient que 10.000. La moitié. La tente dressée à l'extérieur était presque vide.
Quand on se souvient que l'UMP s'est beaucoup moqué du Parti socialiste au moment du vote des motions, qui avait réuni 50% des militants. Là pour les "Républicains", c'est 46% de participation. Donc c'est match nul, du pareil au même. Ce n'est pas ce que l'on appelle un emballement militant.
Si ce congrès avait pour objet de faire la démonstration de la force et de l'unité, si chères à Nicolas Sarkozy, il faudra repasser. Entre un Bruno Le Maire qui ne fait absolument pas référence aux "Républicains" ni même à Nicolas Sarkozy, et un Alain Juppé qui trouve "excessif" le vocabulaire du patron des "Républicains", on se dit qu'à part le changement de nom rien n'a changé.
Que Nicolas Sarkozy ait le leadership sur le parti, c'est incontestable. D'ailleurs Alain Juppé ne lui a pas contesté quand il dit : "Nicolas Sarkozy a le parti, moi j'ai l'opinion". Mais en affirmant cela, le maire du Bordeaux lui aussi se hausse du col. Il ne suffira pas d'avoir l'opinion pour être le vainqueur de la primaire. Il faudra mobiliser son camp.
Pour Nicolas Sarkozy, c'est pareil : ce n'est pas parce qu'il a le parti qu'il est le candidat naturel et incontesté.
Depuis son retour, Nicolas Sarkozy a gagné la moitié des militants UMP. Ensuite il va falloir qu'il gagne plus de la moitié de la droite à la primaire, et après plus de la moitié des Français pour la présidentielle.
Contrairement à ce que dit Nicolas Sarkozy ce n'est pas une autoroute. Ce congrès est raté tout court. Car qu'en retient-on si ce n'est les outrances, les caricatures, les divisions, les querelles et les huées ? Ce n'est pas ce qui se fait de mieux.
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