Les Républicains planchent sur l'islam, ce jeudi 4 juin. "Vaste programme !", comme disait le général de Gaulle. C'est même un vrai risque d'éprouver le nouveau nom du parti sur un sujet pareil.
Souvenez- vous que Nicolas Sarkozy a tout fait pour se présenter en "rassembleur" de sa famille politique, le week-end dernier au congrès des ex-UMP. Le premier débat auquel sont soumis les Républicains, c'est un débat qui les divise fortement.
Pour l'ancien chef de l'État, c'est un sujet de premier plan. Mais pas pour tous ! Certains auraient préféré commencer les travaux des Républicains par des thèmes économiques : le redressement du pays, l'emploi, la compétitivité ou l'école. Cela aurait peut- être attiré plus de monde. Alain Juppé n'y sera pas ; François Fillon et Bruno Le Maire non plus. Du côté des autorités musulmanes, beaucoup ont décliné.
Au départ, il avait été question d'en faire une convention thématique importante. On sortait des attentats de janvier. L'UMP avait confié l'organisation de cette convention à Henri Guaino, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Élysée, et à Gérald Darmanin, le député-maire de Tourcoing. La date a été repoussée. Puis de "convention", on est passé à une journée de travail. Au final, ce sera une demi-journée, et à huis clos.
Sur l'islam, c'est "50 nuances de Républicains". Entre les laïcards à tout crin, ceux qui veulent toujours plus de lois, ceux qui veulent que l'on reconnaisse les racines catholiques de la France et ceux qui ne veulent pas que l'on en fasse des tonnes sur les religions, les clivages sont forts.
Au départ, il avait été question d'en faire une convention thématique importante
Alba Ventura
Les clivages sont forts aussi selon que l'on est maire de Tourcoing ou de Neuilly. Prenez Gérald Darmanin, le maire de Tourcoing justement, qui dans sa ville a une importante communauté musulmane. Il estime que c'est une erreur d'empêcher les maman voilée d'accompagner les enfants lors des sorties scolaires.
Prenez Éric Ciotti, dans les Alpes-Maritimes : il souhaite qu'on légifère très vite pour interdire le voile à l'université. Prenez Christian Estrosi, le maire de Nice : il est pour les repas de substitution pour les enfants qui ne mangent pas de porc à la cantine, pour permettre notamment aux petits musulmans d'avoir le choix, et il parle de "cinquième colonne islamiste", donc de l'ennemi de l'intérieur.
On pourrait aussi parler d'Henri Guaino. Il s'inquiète en ce moment de voir que la loi sur l'interdiction de la burqa n'est pas assez appliquée, et il reproche à Nicolas Sarkozy de dresser les Français les uns contre les autres lorsque l'ancien Président s'était prononcé pour les repas sans porc.
Cela va être compliqué de trouver des accords.
Nicolas Sarkozy est dans la position en ce moment "Si ça vous fait plaisir ça coûte pas cher". C'est ce qu'il avait répondu aux anti-mariage pour tous, qui voulaient lui lui faire promettre d'abroger le mariage homosexuel. Il sait bien que les questions identitaires sont décisives pour lui à la prochaine campagne. Il est dans un jeu électoral, à la recherche des voix du Front national. En même temps, il ne veut pas rejouer le ministère de l'Identité nationale.
Nicolas Sarkozy a été précurseur. C'est lui qui, le premier, s'entretient avec l'UOIF (L'Union des Organisations Islamiques de France). Il explique qu'on ne doit pas être voilé sur une photo d'identité, et il a raison. C'est lui qui crée le CFCM (Conseil Français du Culte Musulman), parce qu'il sent qu'il y a un vrai sujet.
Mais entre 2004 et 2015, il s'est durci. Il était pour une laïcité positive, pour la discrimination positive. Il met ensuite en place le débat sur l'identité nationale, puis le ministère. Aujourd'hui, il rejette le terme d'intégration pour parler d'assimilation.
Nicolas Sarkozy est passé d'une vision inclusive à une position plus agressive
Alba Ventura
Pour être en phase avec un électorat plus dur, il a basculé de l'idée de comment faire un islam de France à comment empêcher l'islam de bousculer la République. Au départ, Nicolas Sarkozy avait une vision plutôt inclusive (en tout cas une vision de concertation). Il est passé à une vision défensive (identitaire).
Aujourd'hui, compte tenu de l'actualité avec la hausse du nombre de djihadistes français, compte tenu de la radicalisation de l'électorat de droite, il a adopté une position plus agressive.
Le problème des Républicains, c'est où est-ce que l'on met le curseur ? Être ferme, est-ce que c'est être agressif ? Entre les valeurs de la République et la nécessité électorale, il est très difficile de trouver une position.
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