On a débattu du Brexit mardi 28 juin au Parlement. Droite et gauche se sont succédé à la tribune pour appeler à refonder l'Union européenne. Depuis 48 heures, on voit tout le monde s'agite dans tous les sens. Tous ces gens qui se sont exprimés à la tribune de l'Assemblée ou du Sénat n'ont rien vu venir. Sur le Brexit, il y a eu un déni total. Et pourtant, ce référendum au Royaume-Uni, David Cameron l'avait annoncé en janvier 2013. C'était il y a plus de trois ans. Mais personne en France n'avait anticipé le fait que ça puisse arriver.
Alors aujourd'hui, tout le monde est au chevet de l'Europe. Nicolas Sarkozy devait se rendre ce mercredi 29 juin à Londres. On a cru comprendre qu'en début de semaine prochaine ce serait au tour d'Alain Juppé. Aujourd'hui il y a urgence. Aujourd'hui, comme le dit Manuel Valls, "il faut crever l'abcès". Cela fait un moment que l'abcès est là et qu'il grossit. On croyait, sans doute un peu naïvement, que "gouverner c'était prévoir".
Le débat au Parlement n'a pas été à la hauteur. Cela donnait le sentiment d'un grand concours de banalités. On n'a pas eu peur des poncifs : "l'Europe qui fait douter", "le malaise des peuples", "à force de vouloir s'occuper de tout, l'Europe est passée à côté de l'essentiel". Ça, c'était pour les propos du Premier ministre, qui nous a habitués à des discours avec plus de souffle. Valls l'Européen, le Catalan devenu français, qui, dans un exercice de contrition qu'on ne lui connaissait pas, a confié mardi : "Nous avons cru pouvoir agrandir, élargir à marche forcée, que les 'non' seraient oubliés grâce à plus d’Europe, que les référendums pouvaient être contournés, que le rejet croissant de l’Europe se soignait par de la pédagogie".
Que dire de l'opposition, lancée elle aussi dans un grand plaidoyer eurosceptique ou euro-critique. Entre ceux qui, chez les Républicains, veulent un référendum et ceux qui veulent un nouveau traité, ou bien les deux, on a parfois du mal à s'y retrouver. Cette droite était pourtant au pouvoir quand il s'est agi d'ignorer le "non" des Français au traité constitutionnel de 2005, puis de faire ratifier ce traité par le Parlement au nez et à la barbe des électeurs français.
C'est bien joli les mea culpa, mais ça arrive toujours un peu tard. Comme François Hollande qui annonce qu'il va dès à présent prendre des initiatives, lui qui n'a pas renégocié le traité de stabilité budgétaire qu'il avait promis en 2012.
Ce débat au Parlement a montré une fébrilité inquiétante. Il a plus été question de Philippe Séguin, qui dénonçait une Europe technocratique au détriment d'une Europe politique, que de Robert Schumann ou Jacques Delors, les "pères" de l'Europe. À entendre les mots "peuple", "souveraineté", "patriotisme", on sentait bien plus l'opportunité politique que l'esquisse d'un réel projet européen. Il va pourtant falloir en trouver un, à un an de la présidentielle.
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