Pour certains dans la classe politique française, le choix du Brexit par les électeurs britanniques est une sacrée surprise. Jeudi 23 juin soir à l'Élysée, ce n'était pas vraiment le scénario envisagé : on était plutôt optimiste quant à un maintien du Royaume-Uni dans l'UE. C'était la tendance. Comme si on ne voulait pas voir que le divorce était possible. Cela nous rappelle étrangement le référendum de 2005 en France sur la Constitution européenne et la fracture entre les élites et le peuple. Les élites pariaient sur le "Oui", alors que c'est le "Non" qui l'a emporté.
Jean-Pierre Raffarin, qui était premier ministre à cette époque (il avait démissionné à l'issue de ce vote), expliquait jeudi que la rupture c'est "quelque chose de clair", c'est "l'expression populaire". Pour lui, quand le peuple ne comprend plus, il veut des choses simples. L'Europe et ses élites, avec son système complexe, ne peut pas donner une image séduisante.
Certains, à l'instar de Michel Rocard, disent que ce Brexit est peut-être une chance. Pour l'ancien premier ministre socialiste, on est face à "une chance inespérée" d'accélérer la construction européenne, en tout cas de remettre en marche une Europe qui est en panne. On voit bien que le modèle européen est essoufflé, enkysté. Il faut le relancer, prendre des initiatives.
Après, faut-il revenir à une Europe plus resserrée, "plus concentrée" comme dit Michel Rocard ? Il va en tout cas falloir une meilleure intégration, avec une Europe qui nous permette de mettre enfin sur pied une union financière, une union fiscale et une union sociale. L'union fiscale éviterait, par exemple, aux grands groupes comme Google d'installer son siège européen en Irlande pour éviter de payer trop d'impôts.
Que peut faire François Hollande ? Il a fait savoir qu'il souhaitait prendre une "initiative" avec la chancelière Angela Merkel. Non mais attendez, l'initiative c'était pour le maintien. Là, il faut un électrochoc. Il faut que le Président français se montre à la hauteur. C'en est fini des tergiversations. Souvenez-vous : à peine élu, François Hollande nous jurait mordicus qu'il allait renégocier le traité européen, qu'il allait faire plier Angela Merkel, et on n'a pas vu grand-chose.
Il faut que le couple franco-allemand soit au diapason et se ressaisisse. François Hollande dit qu'il veut revenir à une Europe "plus protectrice" ? On lui dit banco ! Allez, plus protectrice en matière de terrorisme, de sécurité, de frontières, de réfugiés, d'immigration. Sur ces sujets, rien n'a été fait. Rappelez-vous du PNR, ce fichier des données des passagers et des voyageurs : cela fait des années qu'on en parle, alors que c'est un outil précieux dans la lutte contre le terrorisme.
C'est pour toutes ces raisons qu'aujourd'hui les souverainistes de tout poil triomphent. Marine Le Pen en tête. Si un bien pouvait sortir d'un mal, ce serait finalement une bonne chose. Ce Brexit est un coup de pied aux fesses de ces Européens qui se sont endormis sur leurs lauriers.
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