Brexit or not Brexit ? "C'est l'avenir de l'Union européenne qui se joue", a souligné dans la journée le président français François Hollande, évoquant une décision "irréversible". Est-ce si grave que cela si la Grande-Bretagne largue les amarres ? Politiquement ce serait une catastrophe : ça signerait l'échec de l'Europe. Si les Anglais disent "out", c'est un membre de la famille qui s'en va. Alors c'est vrai que c'est un cousin agaçant, remuant, grincheux. Depuis Margaret Thatcher, les Anglais n'ont pas cessé de réclamer des statuts particuliers.
Mais l'un des buts de l'Europe, c'était justement de s'entendre avec des ennemis historiques. Bien sûr l'Europe survivrait à un départ de la Grande-Bretagne, mais ce serait un échec à la fois politique et symbolique. Si la "sortie" était votée, ce ne serait pas seulement un coup d'arrêt. Ce serait une marche arrière.
Pourquoi n'en parle-t-on donc pas en France ? Parce qu'ici on est trop occupé à essayer d'interdire une manif pour l'autoriser cinq minutes plus tard. On est trop occupé à mesurer le nombre de kilomètres du défilé des syndicats et à se demander s'il faut faire le tour du Bassin de l'arsenal ou aller de Bastille à Nation. On exagère, évidemment ! Mais il est vrai que le débat sur l'Europe est assez peu présent en France.
Ou plutôt, quand on parle d'Europe en France, c'est pour en dire du mal : pour dénoncer les normes, la bureaucratie, les frontières, les travailleurs détachés, Schengen, l'immigration. Ce qui est légitime. Ou alors c'est parce que l'on a le couteau sous la gorge. Comme par hasard, François Hollande a annoncé à la veille du référendum en Grande-Bretagne qu'il avait rendez-vous avec Angela Merkel la semaine prochaine. Et Nicolas Sarkozy est allé rendre visite à la chancelière allemande mardi 21 juin.
Oui soudain il y a urgence. Soudain il faut trouver une nouvelle gouvernance. Ce n'est pas comme si ça faisait des années que l'Europe se délitait sous leurs yeux. Ce n'est pas comme si l'Europe n'avait pas eu du mal à résister à la crise financière. Ce n'est pas comme si elle avait résisté à la crise des migrants.
On a pourtant une classe politique plutôt "europhile" à l'exception de Marine Le Pen. Mais si cette classe politique s'intéresse à l'Europe, elle s'en occupe mal. Elle n'agit pas assez. Le comble c'est que, à part le FN, personne ne veut sortir de l'Europe chez nous. Il n'y a pas de débat en réalité sur notre appartenance à l'Union européenne. Le problème, c'est sa manière de fonctionner.
Peut-on alors imaginer un référendum en France, comme le demande Marine Le Pen ? Jamais de la vie ! D'abord un référendum c'est toujours risqué, on ne répond jamais à la question. Ensuite souvenez-vous de Maastricht : ça s'est joué ric-rac. Souvenez- vous du référendum de 2005 : c'est le "Non" qui l'a emporté, et personne n'a oublié qu'on a mis un mouchoir sur ce "Non" et qu'on a fait valider le texte au Parlement. Poser la question aux Français, c'est comme ressortir un cadavre du placard.
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