Depuis plusieurs jours, Benoît Hamon doit faire face à une vague de critiques et de doutes concernant ses comptes de campagne pour l'élection présidentielle 2017. Tout a commencé début août, avec le dépôt des comptes auprès de la Commission des comptes de campagnes publiés au Journal officiel. Emmanuel Macron a dépensé 16,698 millions d'euros, suivi du candidat du Parti socialiste avec 15,072 millions d'euros.
Dans la foulée, Julien Dray a demandé un audit. Invité sur LCI, le porte-parole du Parti socialiste indique que "c'est beaucoup de sous pour un résultat très modeste. Nous sommes un certain nombre à avoir beaucoup d'interrogations sur la manière dont a été géré ce budget". Selon Le Canard Enchaîné, François Hollande aurait estimé que Julien Dray "a eu raison de lancer le débat. Le minimum est de savoir ce que Hamon et ses amis ont fait de ces 15 millions d'euros".
L'équipe de Benoît Hamon a répliqué : "Oui, il a dépensé 6,58 euros par voix gagnée quand Emmanuel Macron n'en a dépensé que 1,9. Avec un parti divisé, la déloyauté inédite de nombreux dirigeants socialistes (...) et une campagne éclair, il avait toutes les raisons de compenser les difficultés par des dépenses supplémentaires".
Alors que le débat a été lancé au sein même du Parti socialiste, d'autres interrogations sont venues s'y ajouter. Le 1er juillet dernier, Benoît Hamon a lancé son mouvement politique lors d'un meeting à Paris, dans le XIIe arrondissement. Selon Le Parisien, des responsables socialistes cherchent à savoir si l'événement n'a pas été financé "quasi intégralement par le Parti socialiste". L'entourage de l'ancien candidat à l'élection présidentielle indique que le meeting à Paris a coûté "56.000 euros financés par dons et souscriptions". Mais Benoît Hamon a annoncé son départ du Parti socialiste, avant que les comptes de campagne ne soient déposés.
Régis Juanico, mandataire financier de Benoît Hamon, déclare au journal que "cela ne change rien au fait qu'il est impossible d'y intégrer des dépenses sans lien avec les élections". Une source indique que "lorsque Hamon gagne la primaire, il se doute bien qu'il ne sera pas élu. À ce moment, il n'envisage pas de créer un mouvement à côté mais de profiter de l'occasion pour prendre le parti. Et puisqu'il disposait du budget de la campagne, les mecs du siège savaient qu'il en profiterait pour se garder une poire pour la soif. C'est du grand classique".
Un ténor du parti indique quant à lui que "quand il y a homogénéité entre le candidat et le parti, les choses se font en bonne intelligence. Mais quand il y a des dissensions, alors vient le temps des suspicions". Le trésorier national du Parti socialiste, Jean-François Débat, rassure et indique qu'il n'y a "aucune raison de douter de ces comptes. Une campagne coûte à peu près cela pour le candidat d'un grand parti, même si on aurait pu économiser 1 million. Sur RTL, Stéphane Le Foll a martelé que "la clarté doit être faite".
Une autre affaire menace aussi Benoît Hamon. Selon Le Figaro, "une ardoise de 200.000 euros entre Hamon et Jadot suscite des remous". Le candidat socialiste avait assuré qu'il rembourserait "les frais engagés par l'écologiste avant que celui-ci ne renonce à briguer l'Élysée, pour un montant de 200.000 euros". Au Monde, un membre de l'équipe de campagne de Yannick Jadot, indique que "ce chiffre correspond à ce que l’on avait investi. L’équipe d'Hamon n’a pas jugé notre demande déraisonnable. Mais ce n’était pas possible d’intégrer cette somme dans les dépenses de campagne de Benoît. On nous a dit qu’il fallait demander au PS. Mais on n’a pas eu de promesse de la part du PS".
Alexis Braud, l'ancien directeur de campagne du candidat écologiste, explique au journal que "comme ces frais ne pouvaient pas être intégrés légalement dans les comptes de campagne de Benoît Hamon, cela a directement été discuté avec le Parti socialiste". Depuis, EELV est dans l'attente. "Nous avons conclu un accord formel mais pas écrit. L'engagement pris était légitime, et correspondait au budget de pré-campagne, pendant la collecte des 500 signatures. C'est une somme importante pour un petit parti comme nous", ajoute Thierry Brochot, trésorier d'EELV.
Le trésorier du Parti socialiste affirme : "Je n’étais pas dans cette discussion. Je ne suis pas encore saisi. Ce qui est certain, c’est qu’il y avait une dimension financière à cet accord (...) Il n’est pas aberrant qu’un candidat qui a engagé des dépenses discute de cet aspect des choses".
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