Moment solennel lundi 16 novembre devant le Congrès réuni à Versailles. François Hollande a notamment engagé la révision de la Constitution "pour pouvoir répondre à la menace terroriste". Franchement, le chef de l'État n'a pas fait le voyage pour rien à Versailles. Sur la forme, ce n'était pas grandiloquent comme discours. François Hollande n'a pas le charisme d'un de Gaulle. Mais il y a eu des annonces fortes, à la hauteur du moment. Bien sûr il manque des choses sur les frontières, sur les migrants, sur notre rapport avec les pays du Golfe. C'était à la fois un discours offensif, pragmatique et tactique.
Offensif, parce qu'il a eu des mots "guerriers", puisque c'est le terme qui l'a animé tout au long de son discours. Parmi ses propositions : la prolongation de l'état d'urgence, la déchéance de nationalité, l'interdiction à un binational qui représente un danger terroriste de revenir sur le sol français, et l'augmentation des moyens dans la police et la gendarmerie.
Pragmatique, parce que vous avez vu les demi-tours. Demi-tour droite sur Bachar el-Assad, qui n'est plus un préalable. Pour l'instant on s'occupe de Daesch. Ce n'est pas une petite inflexion. C'est quand même toute la position de Laurent Fabius qui a été balayée. Demi-tour droite aussi sur le pacte de stabilité. Au diable les déficits. On est en danger, c'est la sécurité qui compte. Bruxelles comprendra !
Enfin, le discours est tactique quand François Hollande renvoie au Conseil d'État la proposition de Nicolas Sarkozy de poser des bracelets électronique à tous les fichés "S". Il est aussi tactique, parce que cette idée de vouloir réviser la Constitution c'est quand même une belle pierre jetée dans le jardin de la droite.
Les Républicains ont été un peu pris de court. Ils n'imaginaient pas que le Président allait leur proposer de réviser la Constitution. Cela s'est vu parce que le patron des députés n'a pas dit la même chose que le patron des sénateurs. L'un a dit "c'est non", l'autre a dit "il faut voir". Forcément, une partie de la droite y voit un piège. Ils voient François Hollande comme le boa constrictor qui leur dit : "Allez, venez avec moi dans la réforme constitutionnelle, voyez comme je suis rassembleur, je reprends certaines de vos propositions, je m'inspire du rapport Balladur de 2007 pour cette révision constitutionnelle. Allez venez, je vais vous étouffer". C'est le baiser du diable.
Par ailleurs, les Républicains ne sont pas contents. Les propositions qu'ils ont présentées au gouvernement depuis les attentats de janvier dernier n'ont pas été retenues. Ils trouvent aujourd'hui que les annonces du président Hollande apparaissent bien tardives. Ce n'est pas faux. Sauf que l'on est dans un moment où l'on devrait éviter ces bisbilles. Ce côté politique politicienne, pour beaucoup, n'est pas à la hauteur.
On sait bien qu'en politique l'"union nationale" c'est du vent. Cela dure le temps d'une Marseillaise. Mais si on pouvait au moins éviter les règlements de comptes du genre "œil pour œil, dent pour dent", ce serait pas mal.
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