Arnaud Beltrame a été promu mercredi 28 mars par Emmanuel Macron au grade de colonel et élevé au rang de commandeur de la Légion d'honneur. Dans son hommage, le chef de l'État a salué son "héroïsme".
Le président de la République avait le ton parfaitement juste. C'était un hommage à la fois humain et républicain. J'ai trouvé qu'il avait su mêler les images et les mots. Il y avait le récit des derniers instants de bravoure du colonel Beltrame. Comme lorsqu'Emmanuel Macron décrit le gendarme qui avance, les mains levées au-dessus de la tête vers le lieu de l'attaque. Il y avait l'appel à l'esprit de résistance, l'appel à l’engagement, l'appel au civisme.
Alors on pourra toujours lui reprocher de ne pas avoir nommé les ennemis : les salafistes. Mais tout est dit quand le Président évoque "l'hydre islamiste" ou "les imams de la haine". On pourra toujours lui reprocher son lyrisme. Mais quelle importance quand on élève un homme au rang de héros, quand on ajoute son nom à ceux de Jean Moulin, de Pierre Brossolette ou des héros anonymes de Verdun et des Justes ?
C'était un beau discours vous savez, parce que c'était un discours sur les valeurs à défendre face au fondamentalisme, face à l'intégrisme, mais sans que ni la haine, ni la peur, ni la revanche ne s'invitent dans le propos. Comme l'a dit le Président, "malgré la tristesse, la lueur qu'il a allumée en nous ne s'est pas éteinte, elle s'est au contraire propagée".
Mais les héros ne suffiront pas. Il faut maintenant dire ce que l'on ne peut plus supporter, et il faut le dire concrètement. Il faut passer du grand discours au discours de combat. Emmanuel Macron a tracé une voie dans son hommage : l'engagement, le civisme, la solidarité, l'esprit de résistance. Qu'est-ce qu'on met derrière ça ?
C'est le rôle du Président. Mais c'est aussi l'affaire de tous les acteurs politiques. Comment on empêche des gamins de 10 ans de contredire leurs professeurs sur la Shoa, ou comment on les oblige à respecter une enseignante femme ? Comment on interdit les stages anti-blancs ? Comment on en finit avec le clientélisme communautariste qui permet de gagner des élections ?
Comment on refuse le retour des jihadistes qui sont partis en Irak et en Syrie ? Comment on fait évoluer le sort des fichés S les plus dangereux ? Comment on rétablit (ou pas) les perquisitions administratives pour les seuls jihadistes ? Comment on renforce le renseignement pénitentiaire ?
Comment on relance la politique de la ville ? Comment "on pète les ghettos", comme le dit Stéphane Gatignon, le maire démissionnaire de Sevran ? Comment passer aux actes ? Comment ne plus tolérer ce qui n'a que trop durer, trop déborder ?
Tout cela mérite d'être dit. Si Emmanuel Macron veut incarner l'esprit de résistance auquel il a appelé, il ne pourra pas en faire l'économie.
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