Le débat peut déjà commencer. Le gouvernement va-t-il sonner le glas des allocations familiales pour tous ? Édouard Philippe a admis qu'il était prêt à ouvrir la réflexion concernant la possibilité de baisser ou complètement supprimer ces aides pour les ménages aisés. "On va se poser cette question, mais après un vrai bon débat, et pas simplement le soir au détour d'un amendement budgétaire qui n'aurait pas été complètement mesuré dans ses implications", a déclaré le Premier ministre, mercredi 11 octobre, dans le cadre de son nouveau rendez-vous hebdomadaire avec les utilisateurs de Facebook.
Le chef du gouvernement a apporté quelques nuances à son propos, soulignant les "bons résultats" produits depuis "plus de 70 ans" par la politique familiale menée en France. "La France est un des pays dans lequel la démographie est la plus élevée en Europe. Même si on sait que depuis un ou deux ans cette démographie diminue un petit peu. Donc il faut que l'on fasse attention à ce que l'on fait en matière de politique familiale", a-t-il poursuivi.
La fin de l'universalité des prestations familiales est une idée qui a été clairement remise sur la table par Bruno Le Maire. Début octobre, dans une interview à CNews, le ministre de l'Économie s'est dit "pas fermé" à la possibilité de supprimer ces allocations pour les revenus les plus élevés. "Ça ne me choque pas qu'on puisse envisager de supprimer les allocations familiales pour les revenus les plus élevés", a-t-il déclaré.
À l'heure actuelle, des aides sont accordées sous conditions de ressources dès le premier enfant (prime à la naissance, allocation de base jusqu'à 3 ans). À partir de deux enfants à charge de moins de 20 ans, et ce depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, tous les ménages sont concernés par les allocations familiales.
Par exemple, pour une famille de trois enfants avec un revenu annuel supérieur à 95.464 euros, une somme de 74.06 euros est versée tous les mois. Le détail des planchers et plafonds est consultable sur le site de l'administration française.
Ce débat n'est pas inédit. L'exécutif de François Hollande avait, en juillet 2015, procédé à la modulation des allocations familiales en fonction des revenus. Les plus aisés avaient alors vu leurs aides diminuer considérablement. Selon l'Insee, 590.000 ménages avaient été pénalisés, "essentiellement" parmi les 20% les plus aisés de la population.
Parmi les politiques, les discussions risquent d'être animées, la droite et la gauche ayant d'ores et déjà montré leur hostilité à une telle réforme. Le gouvernement devra aussi composer avec les réserves de l'Union nationale des associations familiales, qui défend l'universalité des allocations.
Du côté de la majorité parlementaire, des voix ont déjà montré leur opinion favorable. Olivier Véran, élu REM de l'Isère, avait estimé qu'une "économie d'environ 440 millions d'euros par an" pouvait être réalisée en supprimant ces allocations pour les revenus au-dessus de 6.000 euros par mois. Le timing de cette réflexion n'est pas anodin : il a pris naissance juste après l'annonce de la transformation de l'impôt de solidarité sur la fortune en taxation sur le seul patrimoine immobilier. De quoi, notamment, faire sortir les produits ostentatoires de richesse tels que les yachts.
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