Nouvelle retouche dans la carte des régions : le Limousin serait cette fois rattaché à l'Aquitaine. Les députés vont en débattre ce mercredi 9 juillet. Visiblement, on n'en a pas fini avec le mille-feuille territorial.
Il faut dire que les lobbys politiques sont à l'œuvre. On voit bien par exemple que les Corréziens ne comptent pas pour du beurre. Ils sont chouchoutés, les amis du Président, de gauche comme de droite : c'est l'axe Hollando-Chiraquien.
Les Corréziens, qui sont des Limousins, ne veulent pas se marier avec Poitou-Charentes et le Centre. Ils préfèrent l'Aquitaine qui a un gros PIB, plus de 90 milliards d'euros. Eh bien c'est d'accord, et tant pis pour Ségolène Royal qui se retrouve avec le Centre, qui pourrait basculer à droite aux prochaines régionales.
Car on fait aussi des calculs politiques. C'est ainsi que Martine Aubry bloque toute tentative des Picards. Elle a fait ses comptes après les élections municipales et européennes : Nord pas de Calais + Picardie = risque de FN. Il ne faut pas oublier que les socialistes détiennent la quasi-totalité des régions.
Mais le conflit qui fait rage, c'est celui qui a lieu entre les amis bretons de François Hollande. Il y a un divorce entre proches du Président, entre ceux qui veulent le rattachement des Pays de la Loire à la Bretagne, et ceux qui estiment que la Bretagne doit rester toute seule.
Dans le clan des Bretons qui ne veulent pas se mélanger : le ministre de la défense Jean Yves Le Drian et le Président de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas. Du côté des partisans du mariage Pays de la Loire/Bretagne : le Nantais Jean-Marc Ayrault et le conseiller du Président, Bernard Poignant.
Mardi, Ayrault le discret s'est même fendu d'une tribune. La menace a immédiatement fusé : si Ayrault s'obstine, on va lui faire un mariage forcé Pays de la Loire/Centre.
Cette affaire, c'est l'affrontement entre ceux qui se targuent d'être des républicains décentralisateurs et ceux pour qui il est vital de préserver le Duché de Bretagne. C'est un exemple qui illustre à merveille l'opposition entre une logique géographique, économique et une logique identitaire. Et ça ne vaut pas que pour la Bretagne.
Le gouvernement envisage par ailleurs d'instaurer un "droit de choisir", qui permettrait à certains départements de se détacher de leur région pour se rattacher à un autre. Une façon de calmer les esprits, mais bonjour le jeu de Lego !
Par exemple, la Charente et la Charente-Maritime, qui se trouvent actuellement dans la nouvelle région Poitou Charente-Centre, se verraient mieux dans la région Aquitaine-Limousin, et la Lozère rejoindrait la grande région Rhône-Auvergne.
Se reposera la question du département de la Loire-Atlantique, actuellement dans les Pays de La Loire, qui s'échappera alors en Bretagne. Vous voyez le sac de nœuds ? Et tout ça doit être ficelé avant l'automne…
Sans compter qu'on peut se demander si cette disposition ne sera réservée qu'aux départements limitrophes. Et est-ce que le Conseil Constitutionnel peut valider cette différence entre départements ? Pas sûr.
Et puis, il faudra un chapitre entier pour aborder la question des capitales régionales. On entend dire qu'il y aura une préfecture de région d'un côté et le siège du conseil régional de l'autre, pour ne pas fâcher, par exemple, Montpellier et Toulouse. Deux sièges, comme pour l'Europe, un à Strasbourg et un à Bruxelles. Le millefeuille nous reste encore sur l'estomac.
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