Un "cauchemar". Voilà comment est résumé le sort réservé à cette jeune fille au pair de 21 ans par sa cousine. Sophie Lionnet travaille pour un couple franco-marocain résidant à Londres depuis une vingtaine de mois à la fin de l'été 2017. Une longue période de calvaire pour la jeune française. Originaire de Saint-Julien-les-Villas près de Troyes, elle n'est jamais autorisée à rentrer en France, même pour un weekend, pendant tout son séjour en Angleterre.
Puis, tout bascule le 20 septembre 2017. Les voisins du couple résidant en Grande-Bretagne s'étonnent de voir une épaisse fumée noire malodorante. La police découvre un corps calciné dans le jardin de Sabrina Kouider et Ouissem Medouni. Si l'identification est rendue impossible à cause de l'état du corps, les enquêteurs n'ont aucun doute sur l'identité de la victime, il s'agit de Sophie Lionnet.
Quelques jours plutôt, son père lui a envoyé un billet d'avion de retour pour rentrer à la maison. Il se taire ensuite dans le silence. "Elle nous disait que ses employeurs ne l'avaient pas encore rémunérée, qu'une fois qu'ils l'auraient rémunérée, elle rentrerait. (...) ils rajoutaient du temps, des excuses, et finalement ils ne l'ont pas laissée rentrer", confie sa cousine Mélanie Lionnet, selon qui Sophie Lionnet était "fatiguée" et "voulait rentrer". Un hommage est organisé début octobre en mémoire de la jeune fille.
Deux jours après la découverte du cadavre, le couple est inculpé pour meurtre. Après des mois de détention provisoire, il comparait à partir du 19 mars 2018. Un procès pendant lequel les deux suspects principaux ne cessent de se renvoyer la balle.
Ouissem Medouni et sa compagne Sabrina Kouider restent d'accord sur un fait : ils sont persuadés que Sophie Lionnet a comploté avec l'ex-compagnon de la jeune femme, père d'un de ses deux garçons, pour droguer et abuser sexuellement de la famille. Face à ces rumeurs, le couple a alors voulu connaître la vérité. Et ce, à tout prix.
Ils se livrent alors à des interrogatoires particulièrement musclés. Ces "face à face" ont pour but de faire avouer la jeune fille. "J'étais parfois insistant. Parfois les mots que j'ai utilisés étaient horribles et je le regrette. J'étais vraiment en colère. Je voulais savoir la vérité", déclare l'accusé.
Des propos qui font écho à ceux tenus par sa compagne lors de son audition : "J'étais comme un zombie. Je n’étais plus moi-même, j’étais effrayée, je ne dormais plus. Je ne dis pas que c’est normal, ce n’est pas bien, mais elle mentait continuellement". Elle avoue aussi qu'elle a "frappé très fort Sophie" sur les bras, les jambes avec un câble électrique.
Des interrogatoires qui se transforment en scènes de tortures. Les enregistrements dévoilés pendant le procès glacent le sang. On entend la femme hurler sur la victime et répété les mêmes questions en boucle. L’avocat de la famille de Sophie Lionnet déclare alors : "Ils s’entendent sur une chose, l'un ou l'autre a noyé Sophie, ils disent par accident. Sophie était soumise à des actes de tortures et des interrogatoires. On lui plongeait la tête dans la baignoire pour lui faire avouer des choses inimaginables".
Plaidant non coupables pour le meurtre, mais coupables pour les faits de dissimulation du corps, le couple est condamné le 26 juin 2018 à la perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de trente ans.
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