L'annonce du résultat du référendum a enchanté Donald Trump et Vladimir Poutine, qui ont appelé leur homologue turc, Recep Tayyip Erdogan dès le lendemain du référendum, lundi 17 avril, afin de le féliciter. La décision du peuple turc acte un changement sensible de l'équilibre des pouvoirs dans la Turquie actuelle. Même si le "oui" a remporté une victoire étriquée, puisqu'il n'aurait obtenu que 51,37% des voix après le dépouillement, dimanche 16 avril. Le chef de l'État turc, conforté, a salué pour sa part une "décision historique" prise par son peuple.
Quelque 55,3 millions de citoyens turcs étaient appelés à s'exprimer dans les urnes, et se sont prononcés a minima en faveur d'Erdogan. Un vote qui est contesté par une partie de l'opposition turque, qui dénonce des "manipulations" du scrutin. À Ankara et Istanbul, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues pour dénoncer le résultat. Pour le spécialiste de la Turquie Soner Cagaptay, du Washington Institute, "c'est une victoire pour Erdogan, mais aussi une défaite. Il a perdu Istanbul, là où il a entamé sa carrière politique", en devenant maire de la Sublime Porte en 1994.
Du fait de cette victoire, Recep Tayyip Erdogan pourrait théoriquement demeurer président de la République turque jusqu'en 2029. Avant d'être élu en 2014 à la tête de l'État, il occupait déjà le poste de premier ministre depuis 2003. À présent, Erdogan va voir transférée à son profit la totalité du pouvoir exécutif, puisque la fonction de premier ministre est supprimée avec la réforme constitutionnelle actée par le référendum. Le président sera désormais en capacité de gouverner par décrets. Selon le quotidien Hürriyet, un remaniement ministériel d'envergure serait en préparation.
Au lendemain du référendum, l'exécutif turc a également décidé la prolongation de trois mois supplémentaires de l'état d'urgence, qui court depuis juillet 2016 et la tentative de putsh avortée. Cette réforme représente le plus important bouleversement du système de gouvernance turc depuis la fondation de la République en 1923, par Mustafa Kemal dit Atatürk.
Si la victoire du "oui" est vue d'un bon œil par Vladimir Poutine et Donald Trump, il n'en va pas de même pour l'Union européenne (UE). L'organisation a pris acte de l'issue du scrutin, mais appelle Recep Tayyip Erdogan à diligenter "une enquête transparente sur les irrégularités présumées", nourries par le principal parti d'opposition, les sociaux-démocrates du CHP. Les négociations avec l'UE en vue d'une éventuelle adhésion sont en cours depuis de longues années mais marquent le pas actuellement.
Le fait qu'Erdogan ait affirmé à plusieurs reprises pendant la campagne pour le référendum qu'il approuverait le rétablissement de la peine de mort n'a pas favorisé la reprise des négociations. D'ailleurs, la présidence française a réagi à cette saillie en soutenant que cela "constituerait évidemment une rupture avec ces valeurs (européennes, ndlr) et ces engagements". Lundi 17 avril, Recep Tayyip Erdogan a évoqué l'organisation d'une nouvelle consultation populaire afin de décider des poursuites des négociations d'adhésion. "Ils nous font attendre à la porte de l'Union européenne depuis 54 ans, n'est-ce pas ? [...] Nous pourrons aller au-devant de notre peuple, et nous obéirons à sa décision", a lancé le président turc.
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