Russie : "c'est beaucoup plus grave que la Guerre Froide", estime un spécialiste

Alors qu'Emmanuel Macron fête sa première année au pouvoir, Vladimir Poutine démarre son quatrième mandat. Le président russe, réélu en mars dernier, a été investi lundi 7 mai en tant que chef d'État. Après 18 ans au pouvoir, Vladimir Poutine est assuré de rester à la tête de la Russie jusqu'en 2024.

"Peut-être même pour toujours", prédit Vladimir Fedorovski, ancien diplomate russe et auteur de Au coeur du Kremlin, des tsars rouges à Poutine (éditions Stock). Réélu avec plus de 76% des voix, l'opposition russe a dénoncé en vain plusieurs irrégularités au cours du scrutin. Une situation habituelle pour le spécialiste. "C'est un régime autoritaire. La censure formelle n'existe pas mais la presse est verrouillée. En France, il y a la dictature du politiquement correct. En Russie, il y a la même chose, mais en faveur de Poutine" , note Vladimir Fedorovski.

"Les Russes veulent du changement"

Érigé en icône en Russie, le président russe continue de fasciner. Une popularité qui vient de l'histoire politique russe. "La période précédente était un désastre. 2500% d'inflation sous Elstine (...). Poutine avait annoncé qu'il allait rétablir l'autorité de l'État. Il a réussi (...). C'est pour ça qu'il est assez populaire là-bas", explique l'écrivain.

Seule ombre au tableau : Dmitri Medvedev, son Premier ministre. Si Vladimir Poutine est populaire auprès des Russes, son gouvernement l'est beaucoup moins. "Les Russes veulent du changement (...). Le gouvernement n'est pas populaire. Il a fait aujourd'hui une gaffe. Ça peut lui coûter cher." , estime le spécialiste.

La relation avec les États-Unis est un autre sujet de préoccupation. "C'est beaucoup plus grave que la Guerre Froide (...). Toutes les sanctions poussent les Russes dans les bras de la Chine (...). Les rapports avec les Américains sont exécrables. C'est ça le grand danger", met en garde Vladimir Fedorovski.