Son histoire est celle "d'un paumé qui devient terroriste", expliquait le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian au moment de son arrestation par les forces spéciales dans la région de Tombouctou, au Mali, dans la nuit du 28 au 29 avril 2013. Deux ans plus tard, le jihadiste présumé Gilles Le Guen, anciennement "jihadiste français le plus recherché", comparaît lundi et mardi devant le tribunal correctionnel de Paris.
Né à Nantes en février 1955, le Français aujourd'hui âgé de 60 ans avait été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, délit passible de dix ans d'emprisonnement, en mai 2013. Il s'agissait alors de la première information judiciaire ouverte sur le fondement de la loi votée fin 2012, qui permet de poursuivre des Français soupçonnés d'avoir participé à des actes terroristes à l'étranger ou d'être partis s'y entraîner.
À l'époque, le ministre de la Défense avait affirmé que Gilles Le Guen, qui se faisait appeler Abdel Jelil, "avait combattu manifestement déjà dans les groupes jihadistes". Le ministre décrivait alors "une dérive individuelle de fanatisme". Titulaire d'un brevet de la marine marchande obtenu à la fin des années 80, ce Breton converti à l'islam de longue date a beaucoup voyagé avant de s'installer au Maroc, en Mauritanie puis au Mali depuis cinq ans avec sa deuxième épouse, une Marocaine.
La dérive radicale du Français est encore entourée de zones d'ombre. Gilles Le Guen avait été repéré en septembre 2012 dans les rangs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sur un cliché récupéré par les services secrets français. Un membre de la sécurité malienne avait alors expliqué qu'il vivait avec sa famille dans le nord du Mali avant l'arrivée des islamistes et qu'il avait "épousé leurs idées", mais que l'engagement réel de cet aventurier breton était loin d'être avéré.
Dans une vidéo mise en ligne début octobre 2012 sur le site d'information mauritanien Sahara Media, il avait mis en garde "les présidents français, américain" et l'ONU contre une intervention militaire au Mali en préparation contre les groupes islamistes armés qui contrôlaient alors le nord du pays. Vêtu d'une tunique beige, d'un turban noir, portant une moustache et un bouc, Gilles Le Guen était apparu devant un fond noir portant le sigle d'Aqmi, un fusil-mitrailleur posé à ses côtés. Il s'exprimait "en français, avec un fort accent breton", selon l'Agence France Presse.
En novembre 2012, Gilles Le Guen avait été fait prisonnier durant quelques jours par les responsables d'Aqmi à Tombouctou, certains le soupçonnant d'être un espion. Selon d'autres sources, il aurait été arrêté parce qu'il se serait interposé pour empêcher des jihadistes de malmener des femmes. Son avocat n'a pu être joint avant le procès, qui se tient devant la 16e chambre.
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