Premier discours de campagne en solo pour Melania Trump en Pennsylvanie

Elle avait parlé une fois une minute lors d’un meeting des primaires, puis une autre fois à la convention l'été dernier à Cleveland. Souvenez-vous : ce discours avait été en partie plagié sur celui de Michelle Obama dans les mêmes circonstances huit ans plus tôt. Depuis plus rien. Trois brèves interviews télés très contrôlées pour éteindre l’incendie sur les accusations d'agressions sexuelles à l'encontre de son mari. Mais pas un meeting. On ne l’a pas croisée sur le terrain, pas entendu. Ce qui est quand même assez troublant dans une campagne.

Michelle Obama était omniprésente pour Hillary Clinton ; Melania Trump, absente et distante pour son mari. Elle a même découvert, lors d’une interview télé avec lui pour une matinale, qu’elle allait devoir faire ce discours. Elle a eu un sursaut de surprise. On dit beaucoup qu’elle n’est pas très enthousiaste à l’idée de voir son mari président.

Elle aime beaucoup sa vie confortable au sommet de la Trump Tower à Manhattan, ce décor entièrement doré. Comme une princesse dans un donjon qui a trouvé un prince très généreux. D'ailleurs, elle nous a raconté sa jeunesse en Yougoslavie, son départ de Slovénie pour Milan puis Paris et New York, sa carrière de mannequin, et sa fierté d’être devenue citoyenne américaine.

La nouvelle Jackie Kennedy ?

Elle veut être une First Lady très traditionnelle : défendre les femmes et les enfants. Elle dénonce notamment "la violence gratuite", car selon elle la société est devenue trop méchante et trop dure : "Il faut trouver un meilleur moyen de se parler, de se respecter". Ce qui est quand même cocasse. On se demande si elle a déjà rencontré Donald Trump, qui a passé l’essentiel de sa campagne à insulter tout le monde.

Mais à la sortie on a rencontré plusieurs femmes qui ont apprécié ce côté effacé, en retrait : la femme d’abord là pour soutenir son mari, pas de rôle politique. Une sympathisante nous disait même qu’elle sera la nouvelle Jackie Kennedy : "souriante, attirante, belle mais tais-toi".

D'ailleurs, le lieu du meeting n’a pas été choisi par hasard : c'était une banlieue pavillonnaire où se jouera le vote en Pennsylvanie - et donc peut-être l’élection -, où les femmes ont encore des réticences sur Trump. S’il ne convainc pas un certain nombre d’entre elles de voter quand même pour lui, il va perdre. Melania était là pour les rassurer.