Les réactions mexicaines à la victoire de Donald Trump ne sont pas toutes aussi modérées que celle du président. Au lendemain de la victoire, mercredi 9 novembre, Enrique Peña Nieto s'est dit "prêt à travailler" avec le successeur de Barack Obama. Il a assuré dans un poste publié sur Twitter que les deux pays étaient "amis". Pourtant, sur le terrain, tout n'est pas si paisible.
Les Mexicains, et toute la communauté hispanophone, ont été, malgré eux, au cœur de la campagne du candidat républicain victorieux, souvent insultés et traités de "violeurs", de "profiteurs cupides", de "criminels"... Et Donald Trump de promettre la construction d'un mur à la frontière des États-Unis avec le Mexique, financé par Mexico, ainsi que l'expulsion de tous les immigrés sans-papiers mexicains vers leur pays.
En tout, ce sont 12 millions de Mexicains qui vivent aux État-Unis, et plus de la moitié clandestinement. Alors, dans les bars de Mexico, dans la nuit de mardi 8 à mercredi 9 novembre, la tension était à son comble, et quand les résultats sont tombés, les visages sont restés incrédules. "Je me sens triste, très triste, ça ressemble à un cauchemar", a commenté Erick Sauri, un architecte de 35 ans, qui arborait un tee-shirt "Hillary Clinton for president".
Je ne comprends pas comment tant de personnes ont voté pour un projet de haine
Monserrat Valencia, Mexicaine
"Je ne comprends pas comment tant de personnes ont voté pour un projet de haine, a déploré de son côté Monserrat Valencia, une économiste de 25 ans, quand une commerçante de 46 ans a confié, elle, de pas y croire. "J'ai de la famille aux États-Unis et il les a tant menacés", a-t-elle ajouté.
Les titres de presse ne sont pas beaucoup plus tendres. "Tremblez !", "Séisme mondial", "Nos factures" ou encore "Fuuuck !"... Le pays réalise à quel point l'élection américaine aura des répercutions sur sa propre situation. Donald Trump veut renvoyer tous les migrants mexicains illégaux et faire payer à son voisin la construction d'un mur de 3.142 kilomètres, estimé à 8 milliards de dollars, sous peine de sanction.
Les Mexicains ont l'impression de payer "la facture". Celui qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain a également menacé le pays par la fin de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), en place depuis 1994, qui concerne le Mexique mais aussi le Canada.
Tous les partis politiques étaient pour Hillary Clinton, selon la correspondante sur place de France Inter. Il faut dire que les relations diplomatiques sont plus tendues que jamais. "Le gouvernement doit vite redéfinir sa relation avec un voisin anti-mexicain et anti-néolibéral", a souligné Jorge Castañeda, ancien ministre des Affaires étrangères (2000-2003), peut-on lire dans les colonnes du Monde.
Le gouvernement doit vite redéfinir sa relation avec un voisin antimexicain et antinéolibéral
Jorge Castañeda, ancien ministre des affaires étrangères
Avec ses insultes à répétition envers les ressortissants hispaniques, Donald Trump s'est mis à dos tout un peuple. En mars dernier, il s'est fait traiter de "fasciste" par Enrique Peña Nieto. Puis en septembre, lors de sa visite surprise, les Mexicains n'ont pas caché leur désamour envers le milliardaire. Peut-être que c'est alors l'occasion pour le Mexique de tirer à profit la situation et tenter de saisir l'occasion pour prendre ses distances et s'émanciper de son géant voisin.
La plus flagrante réaction pour le moment reste celle des marchés financiers. La monnaie nationale, le peso, a été foudroyée et a chuté à un niveau historique. En fin de matinée à Tokyo, il est tombé à 20,3195 pesos pour un dollar, son plus bas niveau historique, contre 18,1634 pesos un peu plus tôt, soit un plongeon de plus de 12%. Une dégringolade qui a engendré une prise de mesures pour freiner la dégringolade et se préparer au protectionnisme économique de Donald Trump.
Ceci dit, "la réaction des marchés est temporaire et est une réaction naturelle à une victoire surprise", a commenté Giuseppe Recchi, président exécutif de Telecom Italia. À l'ouverture mercredi matin, les marchés financiers reprenaient des couleurs. C'est toutefois la deuxième fois en quelques mois qu'ils dévissent après les résultats inattendus d'un vote, cinq mois après le Brexit. "Pour la seconde fois cette année, il semble que les marchés aient livré de mauvais pronostics", a réagi un analyste chez le convertisseur de devises Oanda.
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