La Première ministre conservatrice Theresa May a annoncé lundi 3 octobre qu'elle déclencherait d'ici à la fin du mois de mars prochain la procédure de divorce avec l'Union européenne. Elle va déclencher en début d'année prochaine l'article 50 du Traité de Lisbonne. Il prévoit explicitement les modalités du départ de l'UE pour tout pays le souhaitant. À partir de mars, les négociations vont donc commencer. Elles viseront à conclure un accord de sortie, et surtout un accord de voisinage entre le Royaume-Uni et l'Europe.
En mars 2019, même si les négociations n'étaient pas terminées, les traités européens ne s'appliqueront plus au Royaume-Uni. L'article 50 prévoit toutefois qu' un État qui sort peut revenir s'il le souhaite. Il doit alors refaire une procédure d'adhésion, assez lourde. Trois sujets vont principalement occuper les négociations. En premier lieu, la circulation des Européens au Royaume-Uni et celle des Anglais en Europe. Visa ou pas, droit d'installation... Les Britanniques les plus radicaux veulent une frontière assez étanche dans l'espoir de se protéger de l'immigration qu'ils estiment trop importante.
Deuxième thème : l'accès au grand marché européen pour les entreprises britanniques. Quel type de droits de douanes, quelle réglementation ? Enfin, il sera question du fameux passeport qui est attribué à 5.500 établissements financiers installés au Royaume-Uni, et qui leur permet actuellement de proposer leurs services financiers en Europe, avec une seule autorisation obtenue en Angleterre. C'est ce dernier point qui est le plus délicat.
La finance britannique réalise environ 60 milliards d'euros de profits par an
François Lenglet
Les enjeux économiques sont considérables. La finance britannique représente 30% du PIB de Londres, et c'est plus de 10% du PIB du pays. Elle emploie 600.000 personnes, elle gère 8.000 milliards d'actifs (presque quatre fois le PIB français). Elle réalise environ 60 milliards d'euros de profits par an. Paradoxe : c'est aujourd'hui Londres qui est la capitale de l'euro : c'est là que se font la plus grande part des opérations internationales dans la devise européenne. Il va falloir détricoter tout cela.
Les banques installées à Londres ne pourront plus opérer aussi facilement en Europe qu'aujourd'hui. Elles devront faire une demande d'agrément en Europe même, en plus de leur autorisation pour le marché britannique. D'où la tentation de certaines d'entre elles de délocaliser en Europe une partie de leurs activités.
La livre britannique est tombée à un nouveau plus bas en trois ans face à l'euro après l'annonce du lancement de la procédure de divorce. Le Brexit pourrait-il pénaliser le Royaume-Uni ? C'est ce que pensent les boursiers. Mais on peut penser qu'ils se trompent une nouvelle fois. Souvenez-vous : ils avaient déjà annoncé une récession à cause du référendum, avec des études complètement absurdes. Elle n'a pas eu lieu. C'est justement la chute de la livre sterling qui l'a empêchée, car elle a redonné de la compétitivité aux exportations britanniques. À long terme, tout dépendra justement des accords qui seront négociés. Peut-être déboucheront-ils sur une nouvelle forme d'association entre les deux parties, moins étroite mais tout aussi stable pour les échanges ?
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