Présidentielle américaine 2016 : "Trump contre Clinton, ce sera la passion contre la raison, le baroque contre le classique", dit Alain Duhamel

Aux États-Unis, Donald Trump semble le mieux placé pour être le candidat Républicain à la présidence américaine, mais sa personnalité divise beaucoup. "On peut même dire qu'elle déchire énormément", estime Alain Duhamel. "Elle embrase les éditorialistes, elle affole l'état-major de son propre parti, elle passionne les électeurs américains..."

Il faut reconnaître que l'homme a des atouts considérables : c'est un multimilliardaire, un "bateleur né qui, à la télévision - dans un genre qui est arrogant, provocateur, mais très pittoresque - attire l’attention comme personne. Évidemment, il n'a aucune expérience politique", précise l'éditorialiste. C'est une des principales critiques, et pourtant Donald Trump mobilise les foules.

À côté de Donald Trump, Georges Marchais serait quelqu'un de très effacé, Jean-Marie Le Pen quelqu'un de très banal

Alain Duhamel

Critiqué par son propre camp

Malgré ce succès populaire, Donald Trump est loin de faire l'unanimité parmi les siens. Les dirigeants du parti Républicain sont "terrifiés, d'abord parce que Trump raconte des histoires", notamment sur la question des migrants. Le candidat milliardaire raconte en effet qu'il veut expulser 11 millions de migrants et bâtir un gigantesque mur à la frontière américano-mexicaine. Des promesses irréalisables. Alain Duhamel poursuit : "Ensuite parce qu'il est misogyne, raciste, violent, grossier... et terriblement talentueux. Tout ça va ensemble."

Malgré tout cela, Donald Trump pourrait bien l'emporter face à la Démocrate Hillary Clinton s'ils arrivaient aux présidentielles. En effet, l'homme est devenu un véritable phénomène alors que "ses rivaux républicains sont nuls. Et surtout, il est le symbole même du populisme cocardier", prétendant lutter contre le système et les élites alors qu'il en fait partie, "mais au bout du compte, c'est quelque chose qui marche". Face à Hillary Clinton, il aurait donc sa carte à jouer "ça va être l'expérience contre l'aventure, le classique contre le baroque, la raison contre la passion" et dans ce cas, Alain Duhamel avertit : "En politique ça n'est pas du tout toujours la raison qui gagne."

À lire aussi

Kamala Harris

"Je ne veux pas retourner dans le système" : que devient Kamala Harris depuis sa défaite à la présidentielle ?