La victoire de Donald Trump lors de l'élection présidentielle ouvre une période un peu particulière d'un peu plus de deux mois lors de laquelle les Etats-Unis auront un président en exercice (surnommé "Lame duck", soit "Canard boiteux"), Barack Obama, et un "President elect" en attente de sa prise officielle de fonction. Jusqu'à son investiture le 20 janvier, ce "président élu" n’aura aucun pouvoir constitutionnel. Mais il aura un pouvoir symbolique : sa parole engagera l’Amérique. Donald Trump sera d'ailleurs invité dès le jeudi 10 novembre à la Maison Blanche par Barack Obama.
Barack Obama, le "président-canard", va boiter, et l’Amérique devra attendre donc la passation de pouvoir, le 20 janvier prochain, pour remarcher sur ses deux jambes. Cela fait 73 jours. C'est long, mais moins qu’avant. Auparavant, l’investiture n’avait lieu que le 4 mars, héritage d’une époque où il fallait une diligence pour rejoindre Washington. Le délai a été divisé de moitié en 1933. Il a fallu changer la Constitution. De 145 jours, on est passé à 75 jours en moyenne.
Le 19 décembre les grands électeurs se réuniront dans la capitale de leurs Etats respectifs afin de désigner formellement le président et son vice-président. S'il est déjà arrivé que de grands électeurs votent pour un candidat différent de celui pour lequel ils avaient été élus, le cas de figure a la plupart du temps été provoqué par la mort d'un candidat ou par des circonstances particulières, mais sans jamais modifier le résultat final de l'élection. Il est peu probable que Donald Trump ait à subir ce genre de désagrément.
Durant ces 73 jours, le prochain président devra aussi nommer ses ministres, et surtout 4.000 hauts fonctionnaires, dont 1.000 ont besoin d’une confirmation par le Sénat. Pour cela, il y a ce qu’on appelle les "équipes de transition". Une équipe de Donald Trump, entièrement dédiée à la prise de pouvoir, est au travail depuis des mois afin de préparer au mieux cette période délicate.
Le 6 janvier, les votes du collège électoral seront formellement présentés lors d'une session jointe du Congrès et le président du Sénat proclamera officiellement les résultats. Le 20 janvier, la cérémonie d'investiture à Washington D.C. verra Donald Trump prêter serment sur les marches du Capitole en prononçant les paroles suivantes, une main sur la Bible : "Je jure (ou affirme) solennellement que j'exécuterai loyalement la charge de président des États-Unis et que du mieux de mes capacités, je préserverai, protégerai et défendrai la Constitution des États-Unis."
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