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Italie : des agressions racistes, dont celle d'une athlète noire, choquent le pays

La lanceuse de disque Daisy Osakue a été blessée à l’œil après avoir reçu un œuf. La veille, un Marocain est mort, pris en chasse en voiture.

L'athlète Daisy Osakue à sa sortie de l'hôpital de Turin, en Italie, le 30 juillet 2018.
Crédit : Alessandro Di Marco/AP/SIPA
Emeline Ferry & AFP
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L'Italie est secouée par un profond malaises. En quelques jours, plusieurs agressions à connotation raciste ont poussé le ministre de l'Intérieur à s'exprimer pour répondre à ses détracteurs qui l'accusent d'alimenter un climat d'intolérance dans le pays, en citant Mussolini et en assurant que sa priorité reste la lutte contre les migrants délinquants.

La lanceuse de disque Daisy Osakue, née en Italie de parents nigérians, a été blessée, ce dimanche 29 juillet, après avoir reçu un œuf, lancé depuis une voiture près de Turin, au nord de l'Italie. Souffrant d'une abrasion et de lésions à la cornée, elle risque de ne pas pouvoir participer aux championnats d'Europe la semaine prochaine à Berlin. 

La sportive de 22 ans est persuadée que son ou ses agresseurs cherchaient une cible noire, a-t-elle déclaré ce lundi, à sa sortie de l'hôpital, avec un bandage sur l’œil gauche. "Je suis tombée par terre et j'ai senti le liquide, j'étais terrifiée à l'idée qu'il pourrait s'agir d'acide", confie la jeune femme à la chaîne de télévision Sky TG24

Une seconde agression raciste, Salvini forcé de réagir

Dans la nuit de samedi à dimanche, le pays avait déjà été marqué par une autre agression. Dans une petite ville au sud de Rome, Hady Zuady, un Marocain de 43 ans a été pris en chasse en voiture par des Italiens qui le soupçonnaient d'être un cambrioleur. En tentant de leur échapper, il a percuté un muret avant d'être frappé par ses poursuivants. Il est mort à l'hôpital.

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Après ce weekend tendu, la presse italienne révèle qu'une dizaines d'autres cas d'agressions à connotation raciste ont eu lieu en moins de deux moins. À Palerme, un Sénégalais de 19 ans qui se tenait devant un bar a été roué de coups par un groupe d'Italiens qui criaient "Sale nègre".

Sans évoquer les autres affaires, le ministre de l'Intérieur a réagi à l'agression de Daisy Osakue. "Toute agression sera punie et condamnée, je serai toujours au côté de qui subit des violences", a déclaré Matteo Salvini, souhaitant à l'athlète une guérison rapide.

Matteo Salvini répond à des journalistes, le 11 juillet 2018, à Innsbruck en Autriche.
Crédit : Kerstin Joensson/AP/SIPA

En revanche, l'homme fort du nouveau gouvernement populiste, omniprésent et très populaire dirigeant de la Ligue (extrême droite), a assuré : "Alerte au racisme en Italie ? Ne disons pas de bêtises !". Il a reçu le soutien de son allié gouvernemental Luigi Di Maio, chef de fil du Mouvement 5 Étoiles et lui aussi vice-Premier ministre.

"La nouveauté, c'est que les médias évoquent les épisodes de ce genre même si le nombre d'agressions n'a pas évolué. Qui les utilise contre le gouvernement ne s'attaque pas vraiment au problème du racisme", a-t-il déclaré à des journalistes. 

Mais loin de chercher à apaiser les tensions, Matteo Salvini a poursuivi son offensive : "Je rappelle qu'il y a environ 700 délits commis chaque jour en Italie par des immigrés, soit près d'un tiers au total, et ceci est la seule vraie urgence pour laquelle je me bars en tant que ministre".

"L'Italie ne peut pas devenir un far-west"

Sur les quelque 857.000 personnes arrêtées et/ou dénoncées depuis le début de l'année, tous chefs confondus, 30% étaient de nationalité étrangère, alors que les étrangers représentent 8,3% de la population en Italie, a confirmé son gouvernement. Ils sont aussi très représentés dans les prisons (33% des détenus au 30 juin), mais cette proportion tient beaucoup au fait qu'ils réunissent rarement les conditions pour un aménagement de peine.

Depuis lundi, les appels à la tolérance se multiplient de la part de l'opposition, mais aussi du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). La semaine dernière, c'est le président italien, Sergi Mattarella, qui avait condamné le tir avec un pistolet à air comprimé ayant blessé (accidentellement selon son auteur) une fillette rom qui marchait dans la rue avec sa mère. "L'Italie ne peut pas devenir un far-west où une partie de la population achète un fusil et tire du balcon en blessant une fillette d'un an, détruisant sa santé et son avenir", a-t-il prévenu.

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