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"En Autriche comme ailleurs, l'extrême droite se banalise", constate Alba Ventura

ÉDITO - L'extrême droite occupe désormais trois postes ministériels régaliens en Autriche. Une situation éminemment sérieuse qui provoque paradoxalement assez peu de réactions.

Le chancelier autrichien sortant Christian Kern et son successeur Sebastian Kurz, le 18 décembre 2017 à Vienne
Crédit : AFP / ROBERT JAEGER
"En Autriche comme ailleurs, l'extrême droite se banalise", constate Alba Ventura
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Alba Ventura & Loïc Farge
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Si on parlait des choses sérieuses ? J'aurais pu vous parler de la polémique concernant le footballeur Antoine Griezmann, accusé de se moquer des noirs parce qu'il s'est naïvement déguisé en Harlem GlobeTrotter à l'occasion d'une fête "années 80". J'aurais pu vous parler aussi d'Emmanuel Macron à Chambord, premier chef d'État qui ne fête pas son anniversaire ou Noël aux frais de la princesse.

Oui, j'aurais pu. Mais je ne vais pas vous parler de tout ça. Parce que tout ça c'est du buzz, du clash, du rien du tout, de l'écume. C'est la politique des réseaux sociaux, tellement minable.

Mais j'ai choisi de vous parler de l'Autriche, où les conservateurs ont passé un accord avec l'extrême droite. Le pays a désormais trois ministres régaliens issus du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ), le parti nationaliste qui a conclu un accord avec le tout nouveau chancelier conservateur, Sebastian Kurz. L'Autriche vient rappeler qu'après les Pays-Bas, l'Allemagne et la France, les extrêmes gagnent du terrain.

Peu de protestations

Ce qui est frappant, c'est de voir qu'en Autriche il n'y a pas eu plus de réactions que cela. Ni à Bruxelles d'ailleurs. Rien à voir avec les protestations qui avaient suivi l'entrée du parti de Jörg Haider au pouvoir il y a vingt ans.

En France, sept mois après l'élection présidentielle, on ne parle presque plus du Front national, parce que Marine Le Pen a été ridicule pendant le débat et que son parti s'est retrouvé mal en point, alors qu'elle a fait presque deux fois plus de voix que Jean-Marie le Pen en 2002. 

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L'extrême droite se banalise. C'est comme si derrière les questions migratoires, derrière les sujets sécuritaires, derrière l'islamisme radical (parce que c'est de tout cela dont il est question), il était acquis que les partis nationalistes se développent.

Et pourtant, ceux qui votent en Autriche pour le FPÖ ne sont pas tous des néo-nazis. Ceux qui ont mis une claque à Angela Merkel non plus. Et les 11 millions de Français qui ont voté Marine Le Pen ne sont pas tous des néo-fascistes.

Les luttes stériles préférées aux solutions

Mais face à cela, l'Europe n'a pas de réponse. On voit bien les schismes que provoquent les flux migratoires. L'Allemagne dit un grand "oui", puis un petit "oui". Macron salue Merkel, puis se ravise. De la République tchèque à la Hongrie en passant par la Bulgarie, sans oublier la Pologne et j'en passe, on ferme la porte à double tour. Mais s'il n'y a pas de réponse au niveau européen, il n'y en a pas non plus dans les pays eux-mêmes, dans les partis politiques.

Prenez le débat sur l'immigration. Il faudra y répondre avec lucidité, fermeté et dignité. Tout le monde devra y prendre sa part, car le robinet du flux migratoire n'est pas prêt de se refermer. Mais ce que l'on voit en France, c'est que l'on préfère trouver des coupables plutôt que des solutions.

On préfère surfer sur des idées qui font gagner des points dans les sondages, plutôt que d'avancer des solutions. On préfère s'abîmer dans des luttes stériles entre laïcards et indigènes de la République, entre anti et pro-immigration, entre laxistes et sécuritaires, plutôt que de trouver des réponses. À ce rythme-là, la vague populiste a encore de beaux jours devant elle.

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