À quelques jours de son 70e anniversaire et de l'examen par le Parlement de son budget 2016, la Sécurité sociale reste malade de son déficit chronique. Dans son rapport annuel, la Cour des comptes épingle une fois de plus un retour à l'équilibre qui s'éloigne encore "à un calendrier indéterminé". Elle table au plus tôt pour 2018, mais cela pourrait ne pas intervenir avant 2021. En 2014, le gouvernement visait pourtant 2017.
La Cour des comptes prend surtout le soin de pointer du doigt les dépenses de la branche maladie. L'an dernier, c'était la plus déficitaire de la Sécu avec 6,5 milliards d'euros de pertes. Et ce sont précisément les 103.000 infirmiers et les 64.000 kinésithérapeutes exerçant à titre libéral qui donnent un tour de rein aux sages de la rue Cambon. Leur activité représente à elle seule 10 milliards d'euros. Une somme qui est notamment la conséquence du vieillissement de la population et de l’augmentation des maladies chroniques. Ces professionnels de santé sont donc plus sollicités.
Toutefois, le problème vient aussi d'un déséquilibre dans la répartition de ces praticiens sur le territoire. Deux exemples sont éclairants : pour 100.000 habitants, il y a 57 infirmiers dans les Yvelines contre 419 en Corse. Il y a 47 kinés en Seine-Saint-Denis contre 180 dans l'Hérault. Des dépassements d'honoraires sont à signaler là où ils sont le plus nombreux,
La Cour des comptes relève également que dans les départements où ces personnels sont le plus nombreux, le nombre d'actes par patient est le plus important. Pour une rééducation du genou, la moyenne nationale est de 32 actes. Pourtant, cette moyenne dépasse systématique la barre des 35 sur le littoral méditerranéen et, parfois, les 51 séances de kinés sont même atteintes.
Des marges de manœuvre importantes existent pour réduire ce déficit
Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes
Le syndicat national infirmier préconise alors de revoir leur mode de rémunération. "Ça fait longtemps que les syndicats appellent à une réforme en profondeur de ce mode de rémunération de paiement par demi-heure de soins. C'est un système pervers qui entraîne les infirmières à surcoter puisqu'on les paie à un tarif horaire inférieur au SMIC", dénonce Philippe Tisserand au micro de RTL.
"Des marges de manœuvre importantes existent pour réduire ce déficit", affirme en tout cas Didier Migaud, le président de la Cour des comptes. L'institution prône ainsi pour une régulation rigoureuse de la démographie des professionnels, des mesures de redéploiement vers les zones sous doutées ou encore l'instauration d'une enveloppe de prescription par médecin selon leur patientèle.
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