"La reprise est là". Dans son entretien avec un panel de lecteurs du Parisien publié ce mercredi 4 mars, François Hollande s'est voulu rassurant à propos de la santé économique de la France. Ce n'est pas la première fois que le président de la République affiche un tel optimisme. Il avait par exemple déjà utilisé cette formule le 14 juillet dernier.
Il était cependant revenu sur ses propres dires, quelques jours plus tard, affirmant qu'un ralentissement économique n'était "pas impossible" et que la croissance pouvait "encore s'affaiblir". En août dernier, François Hollande assurait que la France resterait la cinquième puissance du monde, malgré les chiffres de la croissance, nulle au second trimestre 2014, comme au premier. Mais le Président peut cette fois s'appuyer sur un contexte économique relativement favorable, qui peut enfin venir appuyer son optimisme.
Bruxelles, qui demande à la France de faire des efforts budgétaires encore plus importants, semble confiante et lui prédit une légère embellie, avec une croissance devant atteindre - voire dépasser - 1% en 2015, avant de grimper à 1,8% en 2016. Le cabinet Markit, qui publie l'indice PMI (indicateur de l'activité manufacturière) souligne, lui, que le regain de l'économie française, enfin sortie de "sa torpeur", a joué un rôle important dans le plus haut de sept mois atteint par la croissance de la zone euro en février. Le PMI composite de la France a en effet atteint 52,2 points, son plus haut niveau depuis trois ans et demi.
Le frémissement économique ressenti en Europe devrait même bénéficier, selon les économistes, du rachat mensuel maximum par la Banque centrale européenne de 60 milliards d'euros de dette publique et privée, au moins jusqu'à fin septembre 2016. Une offensive très attendue face à la faiblesse récurrente des prix dans la zone euro.
Les détracteurs de François Hollande lui reprocheront toutefois de faire preuve d'un trop grand optimisme, alors que la situation française n'est pas encore rétablie. Le nombre de chômeurs de catégorie A a certes baissé en janvier (-0,5%) mais le nombre total de demandeurs d'emploi en catégories A, B et C augmente de 0,3% (+16.100), pour atteindre 5.530.600 individus dans l'ensemble du pays (DOM compris).
La faible progression du PIB au dernier trimestre 2014 (+0,1%), en rupture avec les meilleurs chiffres du trimestre précédent est décevante. Elle traduit une situation encore fragile, plombée par une faible consommation des ménages et la chute de l'investissement des entreprises.
La baisse des prix de 0,4% en janvier amène, quant à elle, son lot de doutes. L'Insee assure que la France n'est pas encore entrée en récession car les salaires continuent d'augmenter mais le risque est réel. Le gouvernement a d'ailleurs abaissé sa prévision d'inflation à 0,5% sur l'ensemble de l'année 2015. Cette mollesse des prix empêche les entreprises de refaire leurs marges en augmentant leurs tarifs. Elles ne peuvent par conséquent ni investir, ni embaucher, avec le risque que les salaires finissent par suivre à la baisse.
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