En janvier 2015, les prix à la consommation en France ont baissé de 0,4% par rapport à l'année précédente, selon les chiffres de l'Insee. Une première depuis 2009. Ainsi de décembre à janvier, les prix ont flanché encore plus nettement de 1%. D'après l'institut, ce phénomène est attribué "pour l'essentiel" aux rabais des soldes d'hiver.
À noter aussi, le recul des prix de l'énergie observé sans discontinuer depuis six mois. Ils ont reculé en janvier de 7,1% sur un an et 2,1% sur un mois. La France n'est pas en déflation, mais la menace est pourtant bien présente.
La déflation est une baisse de l'indice des prix ainsi que des salaires sur plusieurs trimestres. Elle a pour effet de retarder les achats des consommateurs et décourager les investissements des entreprises. Une fois installé, ce phénomène paralysant pour l'économie est difficile à déloger. "Les entreprises stockent, produisent moins et peuvent être amenées à licencier. Le nombre de chômeurs augmentant, les salaires sont sous pression et alimentent d'autant moins la consommation. C'est la spirale déflationniste, un gouffre sans fond dans lequel le Japon est tombé depuis 2009", explique L'Expansion.com.
La France n'est pas le seul pays à frôler la déflation. Des pays européens comme l'Allemagne, la Grèce et l'Espagne connaissent une baisse des prix à la consommation. Quant à la zone euro dans son ensemble, elle connaît depuis deux mois des taux d'inflation négatifs. Cependant, l'Insee affirme que la France n'est pas encore tombée dans cette spirale car les salaires continuent d'augmenter. En effet, dans le privé, le salaire mensuel de base a augmenté de 1,4% en 2014.
Plusieurs scénarios sont désormais envisageables. Selon La Tribune, les entreprises peuvent baisser leurs prix, "réduisant ainsi leurs marges et celles de leurs sous-traitants, qui, dos au mur, n'ont pas d'autres choix que d'accepter d'abaisser leurs tarifs pour conserver leurs clients". Autre hypothèse : les entreprises peuvent envisager de baisser les salaires.
Cependant, les économistes restent divisés. Marie-Pierre Ripert, pour Natixis, estime que le "déclin devrait se prolonger quelques mois en raison des bas prix du pétrole", avant une reprise des prix au second semestre, à condition que le cours de l'or noir se stabilise.
Elle table sur une inflation moyenne néanmoins faible en France (0,3%) sur l'ensemble de l'année. Le gouvernement vient, lui, d'abaisser sa prévision à 0,5%. De son côté, Dominique Barbet, chez BNP Paribas, juge que le taux d'inflation devrait "toucher un plus bas" en février et revenir en territoire positif en avril, soutenu par un effet fiscal : l'augmentation de la taxe carbone.
Mais le tableau d'ensemble ne donne "pas de quoi se réjouir", selon Bruno Ducoudré, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques, pour qui l'inflation sous-jacente, c'est-à-dire une projection de l'évolution des prix, ne devrait guère décoller, si elle ne retombe pas sous zéro. Cette mollesse des prix empêche les entreprises de refaire leurs marges en augmentant leurs tarifs. Elles ne peuvent par conséquent ni investir, ni embaucher, avec le risque que les salaires finissent par suivre à la baisse.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte