Pas d'arbitre français au Mondial 2014 : les raisons d'un fiasco

DÉCRYPTAGE - Il n'y aura pas d'arbitre français lors de la Coupe du monde au Brésil (12 juin-13 juillet). Le signe de la mauvaise santé de l'arbitrage hexagonal.

Stéphane Lannoy avec les Portugais Cristiano Ronaldo et Miguel Veloso en mars 2013

Crédit : AFP/J.Guez

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En Coupe du monde, c'est du jamais vu depuis 1974. Et en 40 ans, seul l'Euro 2008 avait échappé aux sifflets français. L'actuel arbitre numéro 1, Stéphane Lannoy, verra donc le Brésil à la télé. Lui qui avait arbitré avec brio la demi-finale de l'Euro 2012 entre l'Alemagne et l'Italie, mais qui s'était aussi "planté" à la Coupe du monde 2010. Un véritable fiasco, en somme.

Conséquence du resserrement opéré par la Fifa et de la politique arbitrale hexagonale

Blessé la saison dernière, Lannoy paie peut-être aussi le resserrement opéré par la Fifa : 25 arbitres retenus pour 2014 contre 29 il y à quatre ans en Afrique du Sud. Et surtout, selon Bruno Derrien, ancien arbitre et consultant RTL, la politique menée en France ces dernières années en terme d'arbitrage.

C'est bien de courir vite, d'être proche de l'action Mais ce n'est pas que ça l'arbitrage

Bruno Derrien, ancien arbitre et consultant RTL

"J'ai toujours dit qu'un bon arbitre, c'est un arbitre qui exprime sa vraie personnalité, son libre-arbitre, explique M. Derrien. Moi, j'ai le sentiment que l'on a quelque part un petit peu aseptisé l'arbitrage français. On en a fait des marathoniens. C'est bien de courir vite, d'être proche de l'action Mais ce n'est pas que ça l'arbitrage. L'arbitrage c'est aussi sentir le jeu, avoir une bonne communication avec les acteurs, faire preuve des fois, dans certains cas, de psychologie. Bref, de dominer son sujet".

Une réforme vient d'ailleurs d'être entamée sous l'impulsion du nouveau patron des arbitres, Pascal Garibian. En tout cas, c'est une sale semaine pour Boulogne-sur-Mer, ville natale de Franck Ribéry... et de Stéphane Lannoy.