Ligue 1 : ces chiffres qui montrent que cette saison était un ton en-dessous

Pendant que l'intouchable Paris Saint-Germain s'est évertué à enchaîner les victoires et battre les records, le reste de la Ligue 1 aurait-il régressé cette saison ? La question se pose au vu de la qualité du football proposé cette année par la plupart des 19 autres clubs, qui se rapproche bien plus souvent d'un jeu frileux que d'une volonté de proposer un festival offensif aux spectateurs.

Plusieurs joueurs actuels et anciens joueurs n'ont d'ailleurs pas hésité à critiquer ouvertement le championnat, en ciblant bien souvent le manque de passion dans le football français. Paolo De Ceglie, latéral italien prêté par la Juventus à l'OM où il ne s'est pas imposé, n'a pas mâché ses mots au moment de rentrer au pays : "Cette expérience à l'étranger m'a fait comprendre encore plus combien certains pays ont à apprendre du football italien". "Il vaut mieux jouer dans le championnat chinois qu'en Ligue 1", a même déclaré Gervinho dans L'Équipe en mars dernier. Face à tant de critiques, voici quelques chiffres permettant d'accréditer cette idée.

Un podium d'une rare faiblesse

Champion au bout de 30 journées seulement, un record depuis l'exercice 2006-2007 où l'OL avait été sacré dès la 33e journée, le PSG peut être considéré comme l'arbre qui cache une forêt dont les racines ont pris place sur la deuxième place du podium. Si la lutte pour le titre de la saison passée avait offert un suspense de qualité, il n'en a rien été cette saison comme en atteste les 31 points d'écart entre le PSG (96 points) et son dauphin lyonnais (65) qui se trouve à égalité avec Monaco, 3e. Jamais un tel gouffre, faisant état d'un manque de concurrence évident, n'a été constaté sur les 5 précédentes saisons.

Quant au bilan comptable du deuxième de Ligue 1, bien loin de la symbolique moyenne des deux points par match que les équipes jouant le titre sont censées atteindre, il faut remonter à la saison 2010-2011 pour retrouver un total aussi faible. Pour rappel, la saison 2010-2011 est celle où le LOSC a été sacré avec seulement 76 petits points et où la barre fatidique des 900 buts inscrits par toutes les équipes n'a pas été franchie (890).

L'Europe désertée par la Ligue 1

Sans concurrence sur les pelouses françaises, le Paris Saint-Germain a été le seul à se hisser en huitièmes de finale d'une compétition européenne (Ligue des Champions et Ligue Europa). En C1, l'Olympique Lyonnais est sorti par la petite porte en finissant 4e de son groupe H qui ne semblait pas insurmontable (Zénith, La Gantoise, Valence). En C3, Monaco (d'abord éliminé en barrages de la Ligue des champions) n'a pas réussi à s'extraire de la phase de poules, à l'instar des Girondins de Bordeaux. Quant à l'OM et l'AS Saint-Étienne, les deux autres représentants tricolores dans cette compétition, leur aventure s'est arrêtée en 16es de finale.

Des clubs instables

Cette saison, pas moins de 13 changements d'entraîneurs ont eu lieu. Un lourd bilan qui traduit une fragilité au sein des clubs de Ligue 1, contraints de changer leurs plans en cours de route pour corriger le tir. Car excepté la démission de Marcelo Bielsa dès le soir de la première journée pour cause de divergences avec la direction de l'OM, tous les autres remplacements sont consécutifs à de mauvais résultats et des objectifs non atteints. Un constat non seulement valable pour un club comme Lyon, qui s'est séparé de Hubert Fournier pour installer Bruno Génésio, mais aussi pour la lanterne rouge Troyes qui a dû limoger Claude Robin, lui-même arrivé en cours de saison en lieu et place de Jean-Marc Furlan.

Lors des cinq saisons précédentes, la valse des coaches n'avait pas été aussi importante. En 2014-2015, le championnat n'avait d'ailleurs enregistré que 3 départs (Alain Casanova à Toulouse, Claude Makélélé à Bastia et Jean-Luc Vasseur à Reims). 

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