LFP : Frédéric Thiriez face à une double fronde des présidents de clubs
Pendant que les clubs français profitent de la trêve estivale, les instances dirigeantes préparent la saison 2015-2016. Une assemblée générale de Ligue de football professionnel se tient jeudi 18 juin. Elle s'annonce particulièrement tendue puisque le président Frédéric Thiriez est de plus en plus contesté.
Frédéric Thiriez est dans la tempête. Peu après le désaveu ministériel sur la sanctuarisation du 5 mai en hommage aux victimes de Furiani, c'est une double fronde que le président de la Ligue de football professionnel (LFP) va devoir contenir au moment où une assemblée générale a lieu jeudi 18 juin.
D'une part, une majorité de présidents de Ligue 2 accusent le dirigeant de la LFP de leur avoir imposé dès la saison prochaine le nouveau système de relégations et de promotions. En effet, il n'y a désormais plus que deux accessions et deux descentes en Ligue 1 et Ligue 2 au lieu de trois. Une mesure faite pour que "les clubs, leurs propriétaires et leurs investisseurs soient un peu plus sécurisés", selon Thiriez.
Ne parlez pas de guerre. Les présidents de clubs ont le droit de communiquer, de donner leur opinion
Frédéric Thiriez
D'autre part, la deuxième fronde, soutenue par Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (FFF), est quant à elle menée par Jean-Michel Aulas. Le patron de l'Olympique Lyonnais maneouvre depuis plusieurs semaines. Il s'était notamment dressé, entre autres, contre la décision de la LFP de réduire les sanctions de Zlatan Ibrahimovic et Dimitri Payet après la conciliation du CNOSF. "Il se passe depuis un certain temps des choses", avait-il déclaré tandis que Thiriez l'avait appelé à faire "preuve de sang-froid". Aulas, qui est aussi le vice-président de la LFP, avait alors répondu au Progrès : "Rien ne vous dit qu'on va continuer à travailler ensemble".
Une guerre du pouvoir semble donc s'être amorcée à la tête du football français. Un terme que ne veut cependant pas entendre Frédéric Thiriez. "Ne parlez pas de guerre. Les présidents de clubs ont le droit de communiquer, de donner leur opinion. Je peux vous assurer que Jean-Michel Aulas et moi ne sommes pas fâchés. Je sais que vous aimez bien mettre en scène le petit théâtre du football avec l'opposition entre Le Graët et Thiriez, la guerre sans merci entre Aulas et Thiriez... Il n'en est absolument rien", a-t-il fait savoir au micro de RTL.
Et d'ajouter : "Qu'on ait des débats entre nous, c'est tout à fait normal. J'ai soumis mon projet mais ce n'est que le mien. J'espère bien qu'il va être amendé par Noël Le Graët, Jean-Michel Aulas et Michel Seydoux (président du Losc, ndlr), qui me feront des propositions. Ça ne fera qu'enrichir le débat et je ne demande que ça". Il n'empêche que Frédéric Thiriez ne jouera pas à domicile. Fragilisé, il risque bien d'être mis en minorité à un an et demi de la fin de son mandat.
