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Freddy Adu, le prodige qui devait conquérir l'Amérique

PORTRAIT - Ancien espoir du football mondial, celui qui devait convertir les États-Unis au football fête aujourd'hui ses 26 ans dans l'anonymat du championnat finlandais.

En 2012 et à 23 ans, Adu connaissait déjà son huitième club, le Philadelphie Union. Sans grand succès.
Crédit : OTTO GREULE JR / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Paul Guyonnet
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Il devait tout emporter sur son passage, les contrats bourrés de dollars comme les trophées, la passion des fans comme la reconnaissance de ses pairs. Le 3 avril 2004, celui qui est passé professionnel il y a six mois déjà, à seulement 14 ans, fait ses grands débuts professionnels sous les couleurs de DC United, en rentrant en fin de partie, devenant le plus jeune homme à prendre part à un match pro aux États-Unis. 

Les États-Unis, c'est le pays où le gamin né au Ghana et sa famille ont immigré, là aussi où il a immédiatement fasciné médias, sponsors et connaisseurs du football. Et pour cause, couvé et convoité, le diamant brut ne déçoit pas. Deux semaines après ses débuts, il marque déjà un premier but, une quarantaine de jours avant de souffler ses quinze bougies. Le phénomène est en route. 

Ado millionnaire et star des jeux vidéo

Au lieu de se frotter à ses copains dans la cour de récrée le petit Adu termine sa première saison avec 5 buts inscrits en 30 matches, des promesses somptueuses et une cote qui grimpe plus vite encore que son compte en banque n'enfle. Avec son pied gauche et sa vitesse déroutante, l'adolescent star fait rêver les titans du football mondial. Les plus belles écuries lui font la cour, des géants de la Premier League aux poids lourds du football italien, l'équipementier Nike voit en lui un moyen incroyable de faire aimer le football aux Américains, le soccer comme on l'appelle outre-Atlantique. 

Pendant sa troisième année du côté de Washington, le garçon d'alors 16 ans vit en plein rêve, voyant ses deux patries, les États-Unis et le Ghana se disputer sa première rencontre en sélection, lui faisant miroiter une participation à la Coupe du monde. Pourtant, malgré une première réussie sous le maillot de Team USA, Freddy Adu n'est pas du voyage en Allemagne, un premier échec. 

Car dans le même temps, et alors que les jeux vidéo achèvent de le faire connaitre aux quatre coins du monde grâce à des joueurs qui se l'arrachent sur les différentes simulations de football, l'adolescent perd le fil. Issu d'une famille extrêmement pauvre, l'argent arrive enfin et à grand flot, pendant qu'il oublie de se concentrer sur le sport et de faire fructifier ses talents.

Il refuse Manchester United pour le Real... de Salt Lake City

"Je disais oui à tout ce que l'on me demandait, et je me retrouvais à faire des apparitions partout, de la pub, énormément d'interviews... Et tout cela m'a éloigné du terrain de foot", racontait-il en 2012 à la BBC. "Les gens ne me voyaient plus que comme un outil marketing", regrettait même, lucide, celui que le monde annonçait comme le nouveau Pelé. 

Déstabilisé, il multiplie les mauvais choix, refuse Manchester United et son centre de formation dont sont sortis les David Beckham, Ryan Giggs et autres Paul Scholes pour signer au Real. Pas celui de Madrid, mais celui de Salt Lake City, au fin fond de l'Utah, aux États-Unis. Pétri de regrets, il se lance finalement en Europe via un prêt au Benfica Lisbonne. Un échec, rapidement suivi d'un autre en France, à Monaco.

À chaque fois la même histoire

À 20 ans, c'est le dernier grand club dans lequel le prodige évoluera. Suivront une demi-douzaine de clubs improbables en Turquie, en Grèce, en Serbie, au Portugal. À chaque fois, c'est la même histoire : une poignée de matches, quand Adu parvient à sortir du banc, quelques éclairs de génie sur des débordements ou des coup-francs directs, mais guère plus. 

Porte-étendard des sélections de jeunes aux États-Unis, l'aura d'Adu s'étiole. Il tente un retour au pays, en 2011, sous les couleurs du Philadelphie Union, mais l'expérience n'est pas concluante sans être ridicule. Les déclarations du jeune homme ressemblent de plus en plus à de la méthode Coué. "Je me sens mieux assure-t-il, je ne pense enfin qu'au football", mais en coulisses son attitude est critiquée et ses performances sur le terrain ne lui permettent pas de se racheter. 

Aujourd'hui, un peu plus de onze ans après ses débuts, Freddy Adu n'a pas soulevé de Coupe du monde, de Ballon d'Or ni même de trophée de champion. À l'inverse, son nom serait presque devenu synonyme de carrière ratée et les seuls clubs qui se pressent pour le signer ne cherchent plus qu'à réaliser un coup médiatique. Loin d'avoir converti les États-Unis à la religion mondiale du football, Freddy Adu continue d'arpenter les pelouses, du côté de la Finlande, bien loin de la gloire qui lui était promise. 

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