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Aimé Jacquet, le 12 juillet 2008
Crédit : GUILLAUME BAPTISTE / AFP
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Aimé Jacquet, pour l'éternité, c'est cet homme qui a juré face caméra : "Je ne pardonnerai jamais !". C'était il y a 20 ans, et c'est vrai, il n'a pas oublié. Le mépris, les moqueries quand il est devenu le sélectionneur des Bleus. À l'époque, il affiche pourtant trois titres de champion comme entraîneur des Girondins et un palmarès honorable comme joueur à Saint-Étienne.
Il fait province, Aimé. On s'amuse de son accent de la Loire, on ricane de son survêt un peu bleu de chauffe. La presse est en première ligne : "Laborieux, fruste, brave type... Jacquet n'est décidément pas l'homme de la situation", écrit L'Équipe. C'est en tout cas un homme de conviction. Quoi qu'on en dise, non, il ne veut pas de Cantona. Qu'on se moque, il s'en fiche, il travaille. Laborieux oui, acharné, tout dans le détail. Avec la précision de l'ouvrier fraiseur qu'il a été.
Mais ce qui fait la différence, c'est qu'il n'oublie pas l'humain. Ces Bleus-là, ce n'est pas une équipe, c'est un groupe d'hommes. Ils se respectent, ils se parlent. Jacquet est un vrai chef, avec son autorité naturelle et son franc-parler. Celui qui houspille Robert Pirès dans le vestiaire : "Muscle ton jeu Robert !". L'expression est restée.
J'étais prêt à me péter la jambe pour lui
Bixente Lizarazu
C'est aussi un homme accessible, un soutien indéfectible : "J'étais prêt à me péter la jambe pour lui" dit aujourd'hui Bixente Lizarazu. Pour beaucoup, Aimé Jacquet est une figure paternelle. D'ailleurs c'est en patriarche qu'il les emmène tous passer Noël 97 à Tignes, en famille. "On prépare" dit-il. Pour lui, explique Djorkaeff, gagner la coupe du monde passait par là. Pour chacun, il sait trouver les mots. Les joueurs se reconnaissent en lui.
Parce qu'il vient de la base, et il a bossé pour y arriver. Jacquet est fils de bouchers. Il se souvient des jeudis matins où il fallait partir tôt pour la foire, des bêtes à ramener. À l'époque, il joue au foot mais il faut bien vivre, alors il devient apprenti chez Creusot Loire, et décroche son CAP de tourneur-fraiseur.
Il n'oubliera jamais le soutien des copains, celui qui prend le poste du matin pour qu'il puisse s'entraîner, ceux qui mettent sa machine en deuil quand il perd... Voilà pourquoi sans doute, il y a 20 ans exactement, il a fait un rêve: "On va gagner et je vais ramener la coupe à mes copains de Sail-sous-Couzan". Voilà pourquoi, sa fierté aujourd'hui, ce n'est pas tant le titre que l'immense communion qui a suivi. Aimé Jacquet sait où il est, et il sait surtout d'où il vient.
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