Bernard Laporte vacille. Élu à la tête de la Fédération française de rugby en décembre dernier, il est actuellement en pleine tourmente depuis les révélations du Journal du Dimanche le 13 août dernier. Moins d'un an après son arrivée, il est en effet fragilisé par une affaire de favoritisme présumé au profit du club de Montpellier, dirigé par Mohed Altrad.
Une affaire qui prend de l'ampleur jour après jour et qui a déjà entraîné la démission de cinq des treize membres de la commission d'appel de la FFR. Face à la polémique, Bernard Laporte, qui avait conclu un contrat avec Mohed Altrad, y a finalement renoncé avant d'indiquer qu'il allait produire "dans les prochains jours" des documents contredisant les accusations de favoritisme.
La ministre des Sports, Laura Flessel, a déclaré mardi 29 août être "en pleine réflexion" sur le cas Bernard Laporte.
Selon les informations du Journal du Dimanche daté du 13 août, les sociétés Altrad Investment Authority, propriété de Mohed Altrad, et BL communication, gérée par Bernard Laporte, ont signé à l'hiver dernier un contrat d'un an comprenant notamment quatre prestations pour un montant de 150.000 euros. Et selon les termes de ce contrat, Mohed Altrad a "acquis l'exploitation de l'image" de l'ancien sélectionneur du XV de France (2000-2007) et secrétaire d'État aux Sports (2007-2009).
Selon une clause, ce contrat stipule que la FFR s'engage "à ne rien faire qui puisse porter préjudice de quelque façon que ce soit à l'image et à la réputation d'Altrad". Lequel est devenu en mars dernier le premier sponsor à s'afficher sur le maillot des Bleus.
De plus, le JDD affirme également que le président du MHR a joué un rôle dans la campagne de la Fédération en vue de l'obtention de la Coupe du monde de rugby 2023. Mohed Altrad aurait financé des déplacements professionnels de Bernard Laporte en Mongolie en mai, puis en Géorgie en juin.
Or, selon l'hebdomadaire, Bernard Laporte est intervenu pour que la commission d'appel de la FFR se prononce avec "bienveillance" sur plusieurs décisions de la commission de discipline de la Ligue nationale de rugby concernant le MHR. Le club montpelliérain était sous le coup de sanctions après la mise en place de banderoles hostiles à la LNR lors du match contre le Racing 92 mais aussi à l'encontre de ses joueurs Jacques et Jannie du Plessis.
Le 29 juin dernier, la commission d'appel de la FFR confirme le jugement en première instance. Une amende de 70.000 euros avait notamment été infligée à Montpellier. Mais le lendemain, les choses évoluent. Les peines à l'encontre du MHR sont réduites après la volte-face d'un des trois membres siégeant ce jour-là. Un retour en arrière qui interroge alors que Bernard Laporte et Mohed Altrad, le président du MHR, sont liés professionnellement.
Bernard Laporte a-t-il fait pression sur la commission fédérale pour réduire la sanction contre le MHR ? La démission d'un des trois membres de la commission présents lors de la séance du 29 juin accrédite cette thèse. Le 13 août dernier, le JDD publiait la lettre que Philippe Peyramaure, le démissionnaire, a adressée à Jean-Daniel Simonet, président de la commission également présent ce jour-là. "J'ai été avisé que le président de la Fédération était intervenu pour demander que nous modifiions notre décision dans un sens beaucoup plus favorable à Montpellier", écrit cet avocat parisien.
Depuis les démissions se sont enchaînées. Ce mercredi 30 août, un cinquième membre de la commission d'appel de la Fédération française de rugby a décidé de claquer la porte. Patrice Michel a en effet imité Philippe Peyramaure, Benjamin Peyrelevade, Julien Bérenger et Vincent Chaumet-Riffaud alors que la commission ne compte plus que huit de ses treize membres.
Accusé d'avoir fait pression, Bernard Laporte est enfin sorti de son silence après avoir finalement renoncé à son contrat avec Mohed Altrad. Mardi 29 août, il a reconnu être intervenu auprès de la commission fédérale, mais dans le "respect de son indépendance". "J'ai donné un éclairage politique après une crise grave avec le rugby professionnel qui nous avait menés devant le Conseil d'État (...) Le temps était à l'apaisement. J'ai appelé Jean-Daniel Simonet pour porter à sa connaissance ces événements afin qu'il en tienne compte dans sa décision, dans le respect de l'indépendance de la commission d'appel" a déclaré Bernard Laporte, dans une interview au Parisien.
Dans la tourmente, l'ancien sélection du XV de France a exclu de démissionner de la présidence de la Fédération. "J'irai au bout de mes réformes, dans l'intérêt du rugby amateur et de l'équipe de France, même si cela dérange", a-t-il lancé regrettant malgré tout avoir signé ce contrat d'image avec Mohed Altrad.
La ministre des Sports, Laura Flessel, a déclaré mardi 29 août être "en pleine réflexion" sur le cas Bernard Laporte. "Mon cabinet a parlé avec lui, il a soumis des dossiers, on est en pleine réflexion (...) On attend d'autres retours d'informations et après il faudra trancher", a-t-elle déclaré au micro de France Bleu. Cette dernière a alors assuré vouloir "prendre le temps de bien analyser, bien comprendre". La ministre des Sports a également estimé que les présidents de fédérations devaient "avoir, comme dans le gouvernement, une certaine éthique".
L'ancienne championne d'escrime pourrait décider de mobiliser l'Inspection générale de la Jeunesse et des sports. Mais le calendrier est délicat : la France est en pleine course pour organiser la Coupe du monde 2023, dont le pays hôte sera désigné le 15 novembre prochain.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte