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Le Britannique Luke Littler hué lors des championnats du monde de fléchettes, le 29 décembre 2025 à Londres.
Crédit : James Fearn / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
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Le prodige britannique des fléchettes hué à Londres. Devenu le plus jeune champion du monde de l'histoire de la discipline en janvier dernier, un an après avoir atteint une première finale aux Mondiaux, Luke Littler, 18 ans désormais, est une rock star au Royaume-Uni. Longtemps cantonné aux pubs, ce sport est en pleine explosion outre-Manche grâce à sa star montante, dont le sacre avait même attiré 4,8 millions de téléspectateurs sur Sky Sports, faisant de cet événement le plus regardé de l'histoire de la chaîne hors football.
Jusqu'ici plutôt réservé, celui que l'on surnomme "The Nuke" (la "bombe atomique" en VF) a néanmoins dû composer avec un public hostile lors de sa victoire en huitièmes de finale de l'édition 2026 des Mondiaux, contre son compatriote anglais Rob Cross (4-2), lundi 29 décembre. La foule présente à l'Alexandra Palace n'a pas hésité à le siffler et à exulter sur chaque erreur de Luke Littler.
"Je m'en fiche, vraiment, je m'en fiche... Je peux juste dire une chose ? Vous payez vos billets et financez mon prize money. Alors merci pour mon argent. Merci de me huer", a répondu le numéro 1 mondial aux gradins, après la rencontre. Le vainqueur du championnat empochera cette année 1 million de livres (1,15 million d'euros), soit le double du montant de l'an dernier, reflet d'une discipline qui attire de plus en plus de sponsors.
D'après The Guardian, ce revirement contre Luke Littler est une conséquence de l'expansion des fléchettes - un premier album Panini dédié a été lancé cette année - et du profil du nouveau public. "Il est assurément plus versatile et exubérant que les années précédentes, c'est moins un rassemblement de fans de fléchettes qu’une horde de touristes culturels avides de participer au spectacle", explique le quotidien britannique.
"Ils donnent et reçoivent leur affection avec une indécence décomplexée, souvent pour un prétexte futile. Beaucoup d’entre eux sont de véritables touristes, notamment allemands, pays où Littler a déjà eu de nombreux problèmes avec le public. Il ne les apprécie pas, et ils ne l’apprécient pas non plus. Huer le champion du monde de 18 ans relève du nihilisme, de la contre-culture, voire d'un patriotisme paneuropéen", ajoute le média dans un éditorial.
Le joueur, qui compte 2 millions d'abonnés sur Instagram, où il publie aussi des moments de vie en dehors des fléchettes comme son récent succès à l'examen du permis de conduire, a présenté ses excuses, concédant avoir "perdu la tête" face aux huées et avoir "encore beaucoup de choses à apprendre". Mais sa mère, Lisa Littler, n'a pas calmé le jeu.
Sur les réseaux sociaux, la quarantenaire a répondu à des commentaires désobligeants envers son fils, entre insultes et provocation, comme le rapporte le Daily Mail. Quand un internaute a demandé à son fils de "se comporter comme un champion", elle a répondu avec ironie : "Meilleur commentaire jusqu'à présent, je suis sûr que Luke continuera à se comporter comme tel, comme il l'a fait, les foules étaient odieuses, huons tous les idiots numéro un mondiaux, mec".
En réponse à une série d'insultes, Lisa Littler a continué en se moquant d'un utilisateur qui avait qualifié son fils de "plus insupportable connard arrogant de tous les sports". "Oh Luke ne va pas dormir maintenant", a-t-elle écrit sur X, assorti d'un émoji de doigt d'honneur. "Ils achètent des billets avec leur argent durement gagné pour rester assis là comme des cons et huer", a-t-elle encore reproché sous le tweet d'un individu qui se demandait pourquoi il ne pouvait pas traiter Luke Littler de "petit pudding" en référence à son physique.
Les fléchettes "ont vaincu le snobisme dans le sport", affirmait pourtant Barry Hearn en décembre, dont la société d'organisation d'événements sportifs Matchroom Sport a joué un rôle clé dans l'essor de la discipline. "Il n'y a pas de barrières à l'entrée", insistait-t-il dans une récente interview au quotidien The Times. "Un gamin peut regarder Littler et se dire : 'Je ne suis pas très athlétique, j'ai le même look que lui, je pèse le même poids que lui, je n'ai pas envie de jouer au football, alors peut-être que je peux lancer des fléchettes comme lui'", se félicitait-il.
"Je crois que c'est la première fois que je participe aux Mondiaux et que le public ne souhaite pas ma victoire. Je m'attends au pire le jour de l'An, quel que soit mon adversaire", a de son côté estimé Luke Littler, en conférence de presse après la polémique. Il défiera le Polonais Krzysztof Ratajski en quarts de finale ce jeudi, avec l'espoir de signer un doublé en fin de semaine.
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