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Écoutez Mohamed Ali interviewé par RTL en 1974 après son célèbre combat contre George Foreman à Kinshasa
DOCUMENT RTL - Le boxeur américain s'est confié à RTL quelques jours après sa victoire par K.O. contre son compatriote.
Mohamed Ali est décédé le 4 juin 2016.
Crédit : Capture Twitter Nicolas Georgereau
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La légende de la boxe, Mohamed Ali, est décédée ce samedi 4 juin. Outre le match de légende qui l'a opposé à Joe Frasier, le boxeur américain a aussi marqué les esprits en 1974, lors de son combat contre Georges Foreman à Kinshasa au Zaïre (aujourd'hui République démocratique du Congo). Mohamed Ali, de son vrai nom Cassius Clay, a accompli un véritable exploit en mettant K.O. son compatriote après 2 minutes 58 dans le 8e round. À l'issue de ce match, celui qui entrait encore un peu plus dans la légende récupérait par la même occasion le titre de champion du monde des lourds, dont il avait été déchu en 1967 pour avoir refusé d'aller faire la guerre du Vietnam.
Christian Malard, journaliste de RTL, a interviewé le boxeur quelques jours après sa victoire contre Georges Foreman. "Maintenant, je pense que je vais me retirer d'ici six mois. Si George Foreman pense qu'il a une chance, je ne pense pas qu'il arrivera à me battre de toute façon. Il ne pourra pas faire mieux que ce qu'il a fait jusqu'à présent. Je suis trop rapide et je le battrai tous les jours de la semaine. Toute ma puissance vient d'Allah. Cette nuit-là, Allah était avec moi, c'est grâce à lui que j'ai pu mettre George Foreman K.O."
Je suis léger comme un papillon mais je pique comme une guêpe
Mohamed Ali, boxeur américain, avant son match contre George Foreman en 1974
En 1974, RTL, avec la voix de Pierre Douglas, avait couvert ce match qui est resté dans l'histoire. "L'entrée dans la salle d'entraînement de l'équipe de Mohamed Ali sur fond de tam-tam, soit 20 personnes vêtues d'une robe africaine multicolore, dansant et frappant des mains autour de leur idole, qui hurle de toutes ses forces : "Je suis le roi du monde, je suis plus rapide que la lumière". Cela permet d'imaginer le début de n'importe quel spectacle, sauf celui d'un entraînement de boxe.
Et puis après 10 minutes de folklore, le roi noir dévoile sa musculature, met les gants et fait deux ou trois rounds de sac de sable. C'est impressionnant, tout le monde y croit. Mohamed Ali transpire et frappe comme un forcené, imaginant George Foreman à la place du sac de sable. Mais l'homme, qui a manifestement besoin de se donner en spectacle, ne peut rester sérieux longtemps et en montant sur le ring, il transforme la salle en music-hall. Imaginez un immense clown désarticulé offrant son visage aux coups de l'adversaire avant de s'écrouler au tapis, en criant : "Voilà, ce que sera George Foreman à la fin du combat." Et chaque entraînement s'achève dans le délire. "Je suis léger comme un papillon mais je pique comme une guêpe."
J'adorerai faire un combat à Paris, seulement il faut me payer
Mohamed Ali, boxeur américain lors de sa visite à Paris en 1976
Deux ans plus tard, en 1976, Mohamed Ali est à Paris pour la promotion d'un de ses livres. Il évoque au micro de RTL l'organisation d'un combat de boxe dans la capitale. S'il y est très favorable, le boxeur de légende demande beaucoup d'argent et l'assume. "J'adorerai faire un combat à Paris, seulement il faut me payer. Ça dépend de qui vous voulez. Si c'est Ken Norton, au moins 8 millions, si c'est George Foreman, 10 millions. Pour moi, après ça il faut payer l'autre. Alors les seuls gens qui puissent se payer un combat comme celui-là, ce sont les gens du pétrole. Je vais rencontrer Foreman à Karthoum au Soudan, et Ken Norton chez le colonel Kadhafi à Tripoli, en Libye. Mais les spécialistes des combats américains ne peuvent pas. C'est pourquoi, je ne discute plus de rencontre aux États-Unis, à moins que le gouvernement américain décide de payer la note mais ils préfèrent aller dans la planète Mars."
