"J'ai toujours trouvé ma voix à peu près détestable", assure Gérard Manset

REPLAY - Le chanteur et compositeur vient de sortir son 21e album, "Opération Aphrodite".

Bernard Poirette

Crédit : Maxime Villalonga

Le chanteur Gérard Manset vient de sortir Opération Aphrodite, son 21e disque. Un opus qui sonne comme un hommage à Pierre Louÿs mais qui n'en est pas un car "pour moi ils sont très présents ces gens-là, donc il n'y a pas du tout de côté passéiste", assure l'artiste.

Vingt-et-un album, c'est honorable pour quelqu'un qui a "toujours trouvé [sa] voix à peu près détestable. Je chantais très mal, ce n'était pas du tout ma vocation (...) et puis elle est venue. C'est pas que je travaillais, mais comme je composait, je chantais beaucoup, c'était instinctif". L'instinct, c'est ce qui l'a poussé à écrire même si pendant quelques temps, il a tenté d'y résister : "Pendant un certain nombre de semaines, de mois, je me refusais le matin d'écrire, parce que j'ai toujours des choses qui me venaient en tête, mais, il y un moment, d'être esclave de tout ça, j'en avais marre, j'en avais trop. Et puis quand même, il y en a 3 ou 4 de suite qui me sont venues et je me suis dit : 'je ne peux pas ne pas les écrire tout de suite'", et l'album était sur les rails.

Gérard Manset, l'homme qui voyage en solitaire

Malgré ses multiples œuvres, Gérard Manset reste un artiste discret dans les médias, mais aussi, et c'est plus étonnant, sur scène. "Je suis d'une génération où la scène n'était pas très louable", se justifie-t-il simplement. "Depuis la scène est devenue magique, noble. Donc depuis 10 ans, 15 ans, je peux regretter de ne pas en faire (...) Ceux qui le font à mon âge, le font depuis 30 ans ou 40 ans, donc y a un côté suicidaire à le faire." Cependant il n'exclut pas cette possibilité, même si "j'arrive à continuer à vivre artistiquement en étant, non pas solitaire, mais autonome." Un credo qui correspond bien à l'auteur d'Il voyage en solitaire.

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