"Je dessine sur un pied, une plume dans le derrière, un crayon dans la main gauche et une kalash dans la main droite". Tel est Jean Plantureux, l'homme qui voit le monde comme une vaste BD. Son portrait, forcément, c'est une galerie de dessins. Ceux qui l'ont inspiré d'abord : la rigueur d'Hergé, la poésie de Sempé et le côté gros dégueulasse de Reiser.
Plantu cancre brillant. Il est le bon élève d'Henri IV inscrit en médecine mais qui file apprendre la BD à Bruxelles. Le vendeur des Galeries Lafayette qui propose ses services au Monde. Son premier dessin est publié en 1972, en pleine guerre du Vietnam. C'est là que naît sa petite colombe.
Plantu, bête de news selon ses collègues, bouffeur d'info et grand poseur de question qui garde malgré tout un petit complexe d'infériorité face aux journalistes de l'écrit.
Mais pas de militantisme à grosses semelles Plantu l'humaniste pratique la diplomatie du crayon. C'est ainsi qu'en 91, Yasser Arafat demande à le voir. Il ne comprend pas que le caricaturiste du Monde reste en retrait sur le Proche Orient. Alors Plantu prend une feuille, il trace une ligne en pointillé entre Israël et Palestine et donne son stylo à Arafat, qui dessine une étoile de David.
Plus tard, Plantu présente le croquis à Shimon Peres qui signe. Esquisse inespérée de l'accord d'Oslo. Mais son dessin préféré date de 2006, en pleine polémique sur les caricatures. "Je ne dois pas dessiner Mahomet". Les phrases formant finalement un visage barbu. Liberté d'expression mais respect des autres, c'est sa ligne. Consensus frileux disent ses détracteurs, qui le surnomment Jean de la Lune.
Comme un gamin potache. Son dessin le plus polémique était titré "pédophilie : le pape prend position". Avec un Benoit XVI en pleine action. Explosion au standard du Monde, 3.000 mails en une heure et plainte des catholiques.
Potache, il l'est plus encore avec les politiques. "Vous pouvez tuer" lui disait Mitterrand. Sa victime favorite : Nicolas Sarkozy. Croqué en Iznogoud, en diablotin, en schtroumpf, et même en officier SS. "Il est si bon client que je crois que je lui dois de l'argent", dit Plantu. Sa faiblesse, ce sont les femmes.
Jean le timide a toujours eu du mal à les dessiner, il les aime trop. Il ne regrette aucun dessin mais il s'en veut pour Carla, Rachida, Martine. "Il n'est pas méchant, dit un ami, c'est son drame". Drôle de drame.
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