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L'Etat pourrait permettre à Radio France "d'effacer du marché une radio comme RTL"

INVITE RTL - Le président du Syndicat des radios indépendantes, Alain Liberty, demande à ce que l'Etat ne supprime pas le plafond annuel de recettes commerciales de Radio France pour conserver l'équilibre existant sur le marché publicitaire.

Alain Liberty, président du Sirti, sur RTL le 2 février 2021
Crédit : RTL
L'Etat pourrait permettre à Radio France "d'effacer du marché une radio comme RTL"
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Aymeric Parthonnaud

Nouvelle passe d'armes entre les radios publiques et privées. Le nouveau contrat d'objectif et de moyens (COM) de Radio France, un texte en cours de finalisation qui définit des orientations stratégiques et budgétaires pour la période 2020-2022, prévoit la suppression totale du plafond annuel de recettes commerciales de Radio France, "ouvrant ainsi la porte à un accès quasi-illimité du service public à la publicité". Une proposition qui a provoqué une levée de boucliers du côté des radios privées (dont RTL, RTL2 ou Funradio).

"L'Etat a décidé de libérer totalement les limites de volumes financiers sur les antennes de Radio France, explique le président du Syndicat des radios indépendantes (Sirti), Alain Liberty . Quelles seraient les conséquences pour demain ? Quand vous avez plus de convives pour un même gâteau, les parts sont plus petites. Aujourd'hui Radio France ponctionne une part d'environ 40, 42, voire 50 millions d'euros sur le marché publicitaire certaines années, lorsqu'ils se font un peu tirer l'oreille par le CSA. Sans plafond à 42 millions on peut imaginer que ce sera 60, 70, 80 ou 100 millions..., met en garde Alain Liberty sur l'antenne de RTL. 

"50 millions d'euros pour donner une idée à vos auditeurs, c'est le budget de fonctionnement d'une radio comme RTL. Demain, l'Etat pourrait permettre à Radio France d'effacer du marché une radio comme RTL. (...) C'est mathématique, continue-t-il. Aujourd'hui, nous avons 550 millions d'euros pour faire vivre 330 radios en France. Je ne parle-là que des radios privées commerciales. Nous avons en France le paysage radiophonique le plus développé, le plus riche du monde, du moins d'Europe. Certaines radios indépendantes et locales qui rendent un vrai service de proximité sont aujourd'hui en grande difficulté, en grande précarité". 

Où en est le texte aujourd'hui ?

"Ce n'est pas voté. Mais les conséquences que l'on voit aujourd'hui, déjà, c'est un durcissement sur l'emploi et sur les moyens, note le président du Sirti. La radio c'est un métier d'artisans, de créateurs, des journalistes, des chroniqueurs... Il faut bien payer tout ça. Aujourd'hui, on est quand même en période de crise, rappelle Alain Liberty, ce sont déjà des centaines d'emplois dans le milieu de la radio privée qui ont été supprimés en 2020. On craint pour 2021, donc soyons très prudents..."

La commission de la culture du Sénat avait émis la semaine dernière un avis défavorable sur le projet de COM de Radio France, au motif notamment qu'il rompait "les engagements pris envers les radios privées qui seront directement impactées". De son côté, le CSA a émis un avis positif sur ce nouveau COM mais a rappelé au gouvernement "la nécessité de préserver les équilibres concurrentiels sur le marché publicitaire". "Ce texte n'a pas encore été voté. Il a été présenté à l'Assemblée nationale, il est passé devant le Sénat et le CSA a rendu un avis. Je me félicite que certains parlementaires au Sénat et que le CSA aient émis de gros doutes sur cette décision. Le CSA a même demandé à l'Etat de revoir sa copie. Tant mieux. Espérons qu'en dernière lecture à l'Assemblée ce projet soit retoqué et que ce plafond de 42 millions sera maintenu, espère Alain Liberty. C'est capital. Surtout aujourd'hui. (...) J'espère que le chef de l'Etat entendra notre appel, celui de toutes les radios privées, c'est une union sacrée, c'est presque inédit". 

"L'Etat demande beaucoup d'efforts dans ce contexte de crise sanitaire, argumente-t-il. Des efforts aux commerces de proximité, aux restaurateurs qui continuent d'être fermés, au spectacle vivant... L'ensemble de la société fait des efforts, la radio privée a fait des efforts... On ne peut pas couper les émetteurs ! Il faut que l'Etat s'astreigne aux efforts qu'il demande aux autres."

"Nous en appelons à la solidarité [du service public]. Nous avons face à nous aujourd'hui un service public efficace, qui rend le service que l'on attend de lui, mais qui est déjà financé. Le 1er janvier de chaque année, il sait peu ou prou son financement et son chiffre d'affaire annuel. Ce n'est pas le cas [des radios privées]. Il y a de l'incertitude. Le marché publicitaire n'est pas extensible", conclut-il.

Le Bureau de la Radio (organisation dont font partie RTL, NRJ, RMC et Europe 1), le SIRTI (syndicat des radios indépendantes), ainsi que Radio Classique et Skyrock, ont pourfendu dans un communiqué commun une "remise en cause des équilibres du marché publicitaire radiophonique".

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