L'écrivain Édouard Louis assigné en référé par son violeur présumé

Dans son dernier roman, Histoire de la violence, paru en janvier, aux éditions du Seuil, l'écrivain Édouard Louis raconte le viol qu'il a subi le 25 décembre 2012. Un certain Reda, un kabyle d'une trentaine d'année, rencontré place de la République à Paris, l'aurait séquestré au domicile de l'auteur et violé sous menace d’une arme.

"Dans ce livre, il n’y a pas une seule ligne de fiction", a confié l’écrivain connu pour son roman autobiographique En finir avec Eddy Bellegueule dans une interview à Livres Hebdo. Aujourd'hui, Édouard Louis se retrouve dans une tourmente judiciaire inhabituelle. Mercredi 9 mars, le violeur présumé a assigné Édouard Louis en justice. Il le poursuit pour "atteinte à la présomption d’innocence" et "atteinte à la vie privée". L'homme demande aussi 50.000 euros de dommages et intérêts ainsi que l’insertion d’un encart dans chaque livre, selon l'enquête de L'Obs.

Reda de son vrai nom Riahd B. est déjà connu des services de police et est actuellement en prison. Le violeur présumé clame toutefois son innocence déclarant avoir eu des relations sexuelles consenties. Les magistrats de la 17e chambre du Tribunal de grande instance de Paris plancheront sur l'affaire le 18 mars 2016. L'enjeu est grand : une œuvre littéraire peut-elle constituer une pièce à conviction dans une affaire pénale ?