Le destin nous joue de sales tours. Bien que sachant notre ami Jacques Chancel malade, je pensais précisément à lui ce matin pour un fait aussi positif que précis : la diffusion sur France 2 de la Nuit des éléphants, un documentaire remarquable en tous points.
Et ces points n'auraient pas échappé à la sagacité de Jacques Chancel. Lui qui accordait du temps et de l'intérêt aux autres aurait évidemment salué le travail de Thierry Machado, le réalisateur de cet extraordinaire documentaire. Il aurait su valoriser ce cinéaste bidouilleur de génie qui a mis au point un procédé permettant de filmer la nuit comme en plein jour. Pour voir quoi ? La migration d'un troupeau d'éléphants obligé de fuir une zone aride pour se replier sur une autre plus clémente.
Récemment encore, Jacques disait "continuer à vouloir apprendre tout et tout le temps". Il aurait donc adoré ce film dans lequel on découvre une fois de plus que tout reste précisément à découvrir du côté de la vie sauvage, notamment sur ces éléphants attaqués par des hyènes qui opèrent de nuit en bandes organisées avec beaucoup d'intelligence. On sait désormais qu'il est presque inutile d'observer la faune en plein cagnard : le grand échiquier de la vie, c'est la nuit, avec des animaux sur-adaptés.
Oui, le grand Jacques Chancel aurait sans aucun doute aimé ce document, et moi j'aurais aimé en discuter avec lui. Il aurait même sûrement plaisanté sur ces pachydermes cherchant des voies d'eau alors qu'il était lui - je le cite - une "voix de communication". Car tout le monde ne le sait pas, mais il n'était pas le dernier à savoir assumer un mauvais jeu de mots avec "l’œil qui frise". Et sans jamais avoir personne à l’œil !
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