Intelligence artificielle dans le domaine artistique : "Nous allons être assez vite supplanté par ce phénomène", s'inquiète Francis Cabrel sur RTL

Les deux "stars" d'Astaffort (Lot-et-Garonne) étaient les invités du Journal inattendu du 10 mai. Au détour d'une discussion sur les liens entre l'art et les sciences, le prix Nobel de physique Alain Aspect a questionné le chanteur Francis Cabrel sur la "menace" de l'intelligence artificielle dans le monde musical. Une IA qui, selon le physicien, "est la chose la plus effrayante qui soit devant nous actuellement."
"D'après ce que l'on dit, pas mal de chansons seraient déjà écrites avec l'aide de l'IA", lui répond Francis Cabrel qui le rassure en ajoutant "comme beaucoup d'autres, heureusement, je continue à faire mon artisanat".

"Je pense que nous allons être assez vite supplanté par ce phénomène", avoue le chanteur de Petite Marie, qui se demande "comment débusquer" cette IA.

Pour Alain Aspect, il y a un "besoin de régulation" afin de savoir "si une oeuvre est vraiment réalisée par un humain" lorsqu'elle est diffusée. Néanmoins, le prix Nobel assure n'être pas totalement contre l'intelligence artificielle si elle reste "un outil" à la création, avec "un humain à la manoeuvre".

Le manque de singularité de l'IA

Dans l'art aussi, ce sont les petites imperfections qui font toute l'émotion. C'est en tout cas ce que croit "depuis toujours" Francis Cabrel : "Je pense que bien chanter, ça ne sert pas à grand chose si la chanson est mal ficelée. Je préfère une très belle chanson mal chantée plutôt qu'une voix absolue qui fait de la démonstration. Les émotions sont effectivement dans les petites, non pas erreurs, mais les petites singularités."

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De son côté, Alain Aspect se préoccupe de cet "outil formidable pour les scientifiques" qui pose des problèmes "presque philosophiques, en tout cas épistémologiques". "Est-ce qu'à un moment, l'intelligence artificielle va être capable de découvrir des lois ?", poursuit-il.

"Ce qui m'effraie, c'est ces intelligences artificielles génératives qui permettent de faire semblant d'être comme des humains, qui sont capables de simuler des chansons", conclue le prix Nobel au sujet de l'IA.