VIDÉO - Présidentielle 2017 : il aboie pour "réveiller les consciences" face au FN

Il s'appelle Olivier de Sagazan, il est artiste peintre, sculpteur et performeur, et contre le Front national, il a décidé d'aboyer. Samedi 29 avril, à midi, il se tenait sur le Parvis de la Défense à Paris pour une performance insolite : aboyer pendant trois heures pour "réveiller les consciences" contre le parti frontiste au second tour de l'élection présidentielle.  

Olivier de Sagazan "amène son cœur et tente de chercher avec les armes qui sont les siennes une image forte qui puisse un petit peu réveiller les consciences", a-t-il expliqué. "C'est une image typiquement dadaïste qui tente dans un geste un peu absurde de dire que l'être humain n'a tout d'un coup pas d'autre moyen que l'aboiement pour exprimer qu'il flaire un danger". Avant d'entamer sa performance, l'artiste a expliqué que cette image "pourrait être très forte et très belle si une centaine de personnes se joignent à moi. J'ai lancé un appel mais je n'ai aucune idée du nombre que nous serons."

Un parti pris assumé

"C'est un appel à voter pour Emmanuel Macron pour éviter le Front National, ça ne veut pas dire que j'éprouve quoi que ce soit pour Macron, qui se situe à mon avis dans la continuité des autres gouvernements, mais c'est moins pire que Marine Le Pen, c'est incontestable" a expliqué l'artiste, surtout connu pour sa performance "Transfiguration", où il recouvre de larges couches d'argile son visage et son corps, opérant des transformations saisissantes. Il avait déjà "aboyé" pendant 7 heures à Saint-Nazaire contre la montée du Front national lors des élections régionales de 2015. "C'était épuisant", a-t-il reconnu.

Personne n'est venu aboyer avec moi

Olivier de Sagazan

"Dans un premier temps, il y avait une stupeur, on me prenait un peu pour un fou", explique-t-il en se remémorant cette première performance canine. "Et puis comme je suis un peu connu dans ma ville les gens ont commencé à comprendre et certains m'ont soutenu mais personne n'est venu aboyer avec moi". En 2017, l'initiative n'engrange pas beaucoup plus d'enthousiasme : bien qu'il ait appelé le public à le rejoindre ce samedi dans cet "acte artistique et de résistance au Front National", seules deux autres personnes l'avaient rejoint vers 13 heures.