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Le curé d'Uruffe : l'histoire du crime démoniaque de Guy Desnoyers
En 1956, le prêtre Guy Desnoyers a assassiné au bord d'une route sa jeune maîtresse enceinte Régine Fays. Il a aussi massacré l'enfant qu'elle portait en le défigurant, à coups de couteau. Deux ans plus tard, le curé d'Uruffe, petit village de Meurthe-et-Moselle, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
L'Abbé Desnoyers, curé d'Uruffe braque son arme sur un policier qui a pris la place de Régine Fays lors de la reconstitution de son crime, le 7 décembre 1956 à Uruffe.
Crédit : AFP
C'est un des faits divers qui a bouleversé la France dans les années 50. Ce crime odieux et inimaginable a été perpétré par un prêtre. Le curé d'Uruffe a tué une femme enceinte et le bébé qu'elle avait dans le ventre.
Guy Desnoyers est né en 1920 dans un petit village de Meurthe-et-Moselle, pas très loin d'Uruffe. Il a grandi dans une famille de paysans qui ne roulaient pas sur l'or, mais vivaient confortablement. Les parents et les grands-parents étaient très pieux. Il était destiné à la prêtrise mais il n'en avait pas envie.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il a été réquisitionné par les Allemands pour travailler dans des usines sidérurgiques. Après la guerre, en 1946, Guy Desnoyers a été ordonné prêtre. Pour sa première affectation, il a été nommé vicaire dans le village de Blâmont, toujours dans la même région. Son supérieur, le curé de Blâmont, le père Klein, était très méfiant. Et pour cause, le vicaire oublie ses voeux de chasteté.
Violent assassinat
Une fois arrivé à Uruffe, Guy Desnoyers a séduit Michèle Léonard, qui n'a que 15 ans. Elle est tombée enceinte, mais Desnoyers a persuadé l'entourage de Michèle qu'elle était malade et souffrait d'un dérèglement hormonal.
Officiellement, il a proposé à sa famille de l'accompagner chez un de ses amis médecins dans le département de Lens, à 300 km au sud. Mais la jeune fille a été envoyée chez un médecin dans l'Ain, pour la faire accoucher. L'enfant a été ensuite confié à une institution. La jeune fille, traumatisée, désespérée, a gardé le silence.
Le père Desnoyers est resté à Uruffe. Il a ensuite rencontré Régine lors de son atelier de théâtre. À l'époque, elle avait 19 ans et travaillait en tant qu'ouvrière à la verrerie d'un village voisin. Elle est aussi tombée enceinte du curé et a refusé d'avorter ou d'abandonner l'enfant.
Le 3 décembre 1956, le père Desnoyers a proposé à Régine une promenade en voiture. Il s'est arrêté au bord de la route et a tué la jeune fille. Ensuite, avec son couteau de scout, il a ouvert le ventre de la jeune fille et sorti le bébé. Il l'a baptisé pour éviter les limbes de l'enfer et s'est alors acharné sur le visage du nourrisson avant de l'achever. Les corps ont été découverts dans la nuit du 3 au 4 décembre 1956. Dès le lendemain, les gendarmes ont frappé à la porte du père Desnoyers.
Condamné à la prison à vie et gracié par Pompidou
Chez lui, les enquêteurs ont trouvé un revolver de calibre 6.35, tiens, le même calibre que celui de la douille découverte à côté du corps de Régine. Le curé a été incarcéré. Il a fini par avouer ses meurtres, sans donner aucune explication, et a refusé les services d'un avocat. Le tueur s'est alors drapé dans sa condition d'homme d'Église, prêt à se présenter devant son Dieu pour expier ses péchés.
Un an plus tard, son procès s'est ouvert. Les jurés ont délibéré pendant une heure et quarante minutes. Ils ont reconnu sa culpabilité, le meurtre, l'infanticide et la préméditation. Mais l'homme a échappé à la peine de mort, invoquant des circonstances atténuantes, son manque de maturité, sa solitude sentimentale, les consentements des victimes et le silence des parents qui semblaient-ils laisser faire.
Guy Desnoyers a été condamné à la prison à vie. Il est resté 22 ans en prison, avant d'être gracié par le président Georges Pompidou. Il a ensuite été recueilli dans une abbaye du Morbihan, où il est mort en 2010, à l'âge de 90 ans.
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