Mardi 16 mai, le monde se soulève contre les discriminations anti-homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles. C'est la journée internationale contre l'homophobie dans un contexte international où plus de 70 pays punissent encore les relations gay et lesbiennes par la loi. Alors que le nombre de pays qui légalisent le mariage ouvert à tous et toutes, comme l'Italie récemment, se multiplie, il reste encore de nombreuses inégalités. Jusqu'en France.
Si les actes homophobes et transphobes ont enregistré une baisse entre 2014 et 2015 par rapport à 2013 - où le débat sur le mariage pour tous avait entraîné une hausse des plaintes - S.O.S homophobie alerte sur un ancrage de "l'homophobie ordinaire". En début de semaine, Twitter, Facebook et YouTube ont par ailleurs été assignés en justice par les associations pour non-respect de leurs obligations de modération de contenus illicites.
Parce que les discriminations commencent sur les bancs de l'école, le ministère de Najat Vallaud-Belkacem est à l'origine d'une campagne anti-homophobie. Deux affiches qui représentent chacune une jeune personne, neutre, entourée d'insultes et de remarques discriminantes comme "Elle est trop jolie pour être lesbienne" ou "Je suis pas homophobe mais il y a des limites". Elles mettent ainsi en avant le caractère homophobe de certaines phrases prononcées par des personnes qui, pourtant, ne se pensent pas intolérantes aux couples de même sexe.
L'autre campagne se présente sous forme d'une bande dessinée dans laquelle un jeune prononce une réplique homophobe à chaque case pour terminer sur cette chute : "Je suis pas homophobe moi... Les homophobes c'est tous des PD !" Tweetée par la ministre de l'Éducation nationale, cette campagne met en lumière - pour mieux le critiquer - ce que S.O.S racisme dénonce : "L'homophobie ordinaire".
C'est au même problème que s'attaque le site NoHomophobes.fr, mais sur Twitter. En temps réel, la page enregistre les insultes à caractère homophobe postées sur le réseau social. Sur la seule journée du 17 mai, à 16h25, le site avait comptabilisé 3.862 "Pédé", 685 "Tapette", 105 "Gouine" et 49 "Sodomite". Un onglet "Depuis toujours" permet de découvrir les chiffres depuis l'existence de Twitter : 286.568 "Pédé" ont été tweetés. Le site recense également les postes où certains hashtags - comme #PD ou #Gouine - sont utilisés. Exemples :
Ces derniers apparaissent en temps réel et montrent à quel point certaines expressions sont entrées dans le langage courant des internautes.
Certains décident, eux, de "soigner" l'homophobie comme d'autres ont voulu "soigner" les homosexuels à coups d'électrochocs ou d'exorcisme. Non sans humour, l'association AIDES et son homologue belge ExAEquo ont donc imaginé une solution miracle : un médicament qui soigne l'homophobie, intitulé l'Homobiol.
L'affiche engagée pousse la blague jusqu'à la forme du produit qui existe en patch ou en pastille selon le degré de votre maladie. "Ce traitement de choc permettra enfin à des milliers de femmes et d'hommes de sortir de la spirale destructrice de l'homophobie. Disponible en pastille à sucer en cas de crise aiguë, Homophobiol© existe aussi en patch pour vous aider à lutter au quotidien contre les symptômes de l'homophobie latente (ou syndrome du "je-ne-suis-pas-homophobe-mais …")", explique le site internet de l'association.
Commentaires